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Une histoire sans fin ou une simple question d’orgueil idéologique?

Publié le 09 mai 2009 par Hugo Jolly

Canada - Rapatriement de Khadr: Ottawa ira en appel

L’histoire ne se terminera donc jamais. Omar Khadr, après avoir obtenu l’appui de l’O.N.U. qui condamne fermement les sévices auxquels l’ancien enfant soldat  a dû faire face, ce dernier doit maintenant affronter l’acharnement idéologique, ou orgueilleux, des conservateurs puisqu’ils en appellent de la décision des tribunaux appelant au rapatriement d’Omar Khadr.

Comme excuse? Les conservateurs parlent de «crimes graves». Quel crime aurait commis Omar Khadr au juste? Il aurait lancé une grenade à des soldats ayant envahi le pays d’origine de son père. Qui donc était en faute alors? Mais encore, les derniers balbutiements de cette histoire racontent qu’Omar Khadr a lancé une grenade de type M-67, de fabrication états-unienne. C’est que…., les faits parlent d’un soldat états-unien, envahisseur et occupant, tué par une grenade M-67, qui n’a rien de lien avec les grenades que tenait le groupe du jadis enfant-soldat, qui se limitaient plutôt à des versions russes du célèbre explosif de combat rapproché.

Mais si Omar Khadr n’a pas lancé de grenade M-67, qui l’a fait? Et c’est là que tout se gâte pour l’armée états-unienne, occupante et détentrice des records de «crimes graves» dans toute cette histoire. Le soldat occupant tué par la M-67, le fut sans doute, malheureusement, par un de ses camarades d’armes. Voulant camoufler l’affaire et éviter la cour martiale à l’un des leurs, la section a préféré remettre la faute sur le jeune «arabe», puisqu’il fallait un coupable. Mais en tant de guerre, de quelle culpabilité parlons-nous lorsque les combattants utilisent des armes conventionnelles? Et s’il fallait, justement, parler de crimes graves?

Par exemple, le Canada a ordonné à ses artilleurs d’attaquer au phosphore blanc des positions ennemies, ce qui déjà, constitue un crime très grave, puisque l’on parle ici d’armes chimiques utilisées de façon offensive, ce qui n’est pas permis au sein des pays membres de la dite communauté internationale.

Sinon, le service de renseignements canadien (SCRS) a également torturé le jeune Omar Khadr, ce qui constitue également une violation des droits de l’homme aux yeux de la dite communauté internationale. Lawrence Canon aurait mieux fait de se taire, puisque sa propre armée et ses services secrets commettent des crimes en Afghanistan qu’ils occupent.

Elle a par exemple, soutenu la dictature d’Hamid Karzaï, lequel fut appuyé par 55% des voix, sur un total de 14% de participation électorale. Ce n’est donc pas exagéré de parler du «maire de Kabul» lorsqu’on le cite. Donc, en bout de ligne, le Canada sous les conservateurs -et les libéraux juste avant- a manifestement soutenu la mise en place d’une dictature qui n’a jamais eu le soutient de la population locale, tout en chassant le dit gouvernement des talibans*.

D’autre part, il est également clair que le Canada a soutenu l’invasion de l’Afghanistan, même avant les soit disant attentats du 11 septembre 2001, puisque même un membre de la Joint Task Force (Denis Morissette), l’élite canadienne des forces armées, le confirme dans un livre qu’a tenté de bloquer le gouvernement criminel conservateur de Stephen Harper.

Sans parler des attaques au blindé sur des villageois, par simple panique des troupes inconfortables dans l’atmosphère de Kandahar, où les seigneurs de guerre et les talibans sévissent  assez souvent pour ne permettre aucun confort aux troupes occupantes. Et si le lancer** de grenade du jeune enfant-soldat fut un crime, accusons donc tous les lanceurs de grenades états-uniens, britanniques, allemands et canadiens d’en avoir fait autant, dans un contexte d’invasion en plus de ça!

Lawrence Canon ne peut que prouver son incapacité à débattre sereinement et son incapacité à distinguer un crime de guerre (attaque au phosphore blanc) d’un geste de guerre foutrement conventionnel (un lancer de grenade vers les troupes qui occupent le pays du lanceur), d’autant plus que tous les soldats de la coalition de pilleurs de ressources humaines et naturelles (Organisation Terroriste d’Amérique du Nord) en Afghanistan a le droit de lancer des grenades sur quiconque sans en subir la foudre d’Ottawa.

L’aviation états-unienne n’a cessé de pilonner nombres de mariages, de villages civils et de civils en général, d’armes conventionnelles comme d’armes chimiques, sans la moindre critique du ministre Lawrence Canon. Donc, si je comprend bien, il est illégal de lancer des grenades à l’«ennemi», mais il est tout à fait permis pour un occupant de répandre la terreur au sein d’une population occupée avec des armes chimiques et destructrices, selon Canon.

Mon père me le disait tout jeune déjà, «Seuls les perdants d’une guerre rendent des comptes.».***

Incohérence, quand tu me tiens…

*Le gouvernement du terroriste Bush, avant le 11 septembre 2001, considérait les talibans comme un sain gouvernement.

**Encore faut-il que Lawrence Canon prouve qu’Omar Khadr ait lancé une grenade M-67, ce qui sera forcément la plus dure tâche de cet imbécile de service.

*** Le Canal Historia présentait par exemple hier soir l’histoire des Tupac Amaru, sans jamais parler de leurs revendications, et ne les nommait que sous la bannière « les terroristes ». Fujimori, pourtant accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité récemment, était blanchi par ce programme clairement teinté d’anti-comunisme et de libéralisme économique.


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