Ce à quoi pensent les femmes

Photo Gérard Rollando
Je pense qu’on se trompe énormément sur les femmes.
Souvent les hommes les voient comme des êtres particulièrement délicats parce qu’elles savent choisir les meilleures effluves, parce qu’elles assortissent parfaitement les organzas et les dentelles ou parce qu’elles ont le goût de caresser les cheveux des petits enfants.
On sait que certaines peuvent être manipulatrices, par exemple Mahaut d’Artois, dans les Rois maudits (version 1972 ou version Dayan), d’autres peuvent être moitié folles (Jeanne d’Arc version Besson), d’autres, limite sadiques, aiment se mutiler le vagin (Isabelle Huppert La pianiste Haeneke) ou crier (la voisine du dessous qui ferait un excellent personnage de cinéma).
Beaucoup n’ont aucun intérêt.
Mais, ce qui est sûr, indéniable et ignoré, c’est que souvent les femmes, je veux dire celles qui ne sont ni manipulatrices, ni moitié folles, ni sadiques, pensent à des choses pas terribles.
L’autre nuit, j’ai rêvé que j’avais un cancer de l’anus. En pleine nuit, comme ça, ça m’a traumatisée. Dans mon cauchemar, je déambulais dans les rues de Montmartre avec ma terrible maladie et une poche gonflée et chaude près du ventre. Je traversais et retraversais les rues, pour changer de trottoir dès que je devais croiser un passant. J’avais peur qu’ils sentent quelque chose. Je pensais que je ne pourrais plus jamais être aimée d’un homme, que c’était foutu, avec cette poche. Je me disais que le lendemain il faudrait appeler l’hôpital pour savoir si les anus artificiels ça existait. On m’a répondu qu’on transplantait des anus de cochons.
Ironie du sort, le lendemain, je regarde le journal de la santé sur France 5 : sujet les hémorroïdes. Et ça m’a intéressé.
Bref, il m’a fallu tout ce temps pour reprendre l’écriture de ce blog et décider qu’il n’y avait pas de sujet trivial, après tout, et que le lecteur devait être éclairé sur les méandres du cerveau féminin.
Publié par les diablotins