Là, ils viendront pas nous emmerder, les couillons de 16 ans et demie qui se prennent pour les Cure, qui s'habillent un peu noir avec des Ray-Ban et qui disent adorer Requiem For A Dream, parce que "c'est le film de notre génération et que ça dit ce que personne d'autre ne comprend :/" (Hara-kiri).
Ni ceux qui ont 16 ans trois quarts et qui ont donc découvert depuis trois mois Rollin' & Scratchin' et Dj Hell. Et vas-y que je te bombarde du David Lynch avec le rire nerveux de psychotiques internés. David Lynch, "quel génie, il plonge dans les tréfonds de notre sombre âme humaine pleine de vices pour nous en faire jouir" – vous en avez d'autres des comme ça ?
Nous parlons sur DCDL entre gens raisonnables qui ont tous leurs poils. Donc nous transmettons de la culture de vieux, ha c'était le bon temps, l'après-guerre, le Néoréalisme italien et l'effervescence brésilienne (bossa nova + tropicalisme).
Voici donc un extrait de La Nuit d'Antonioni, film mineur de son auteur qui me touche pourtant au plus au point. De par son cadre spatio-temporel réduit au minimum : un couple en perdition apprend qu'un de leurs amis est hospitalisé, très malade. Ils lui rendent visite puis partent à une soirée incroyable dans une immense villa. Improbable nuit dans ce milieu richissime et extravagant. Les deux époux la passeront séparément avant de se retrouver au petit matin dans un pré. Leur ami est mort et leur mariage aussi.
Pour accompagner cette scène finale, l'hommage de Caetano Veloso à Antonioni via une variation autour de Cucurrucucu Paloma – au passage la plus belle chanson du monde.
Caetano Veloso - Michelangelo Antonioni by deschibres&deslettres