Parmi les “petits maîtres », expression qui désigne généralement des artistes de second plan, un certain nombre furent de leur vivant considérés comme des “grands peintres” ; honorés, promis à l’immortalité. Et puis leur notoriété a disparue, leur côte a chutée. Ils ont été victimes de la mode, de l’évolution du goût, et bien entendu des médias qui se contentent à longueur d’articles ou de reportages de toujours parler de quelques uns, qu’il n’est pas nécessaire de citer. Parmi ces presque inconnus aujourd’hui :
Carolus-Duran (1837-1917) portraitiste à la mode sou la 3èmeRépublique, qui a bénéficié d’une rétrospective récent au palais de Beaux-arts de Lille
http://fr.wikipedia.org/wiki/Carolus-Duran
Albert Dubois-Pillet (1846-1890), l’un des fondateurs du salon des indépendant, pointilliste proche de Seurat
http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/04histoire/dossierdushd/histoiregendarmerie/dossiermoi/avril2006/duboispillet/centre.htm
Eva Gonzalez (1849-1883) élève de Manet, morte jeune, mais qui connu un grand succès de son vivant
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eva_Gonzal%C3%A8s
Félix Ziem (1821-1911) peintre admiré et reconnu, entré au Louvre de son vivant
http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9lix_Ziem
Alfred Stevens (1823-1906 peintre belge, réputé en son temps http://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Stevens_(peintre_belge)
Maxime Dethomas (1867-1929) ami de Toulouse Lautrec et de Gauguin
http://fr.wikipedia.org/wiki/Maxime_Dethomas
Ou encore, Henri Ottmann (1877-1927) - Alexis Merodack Jeanneau (1873-1919) Jean-Charles Cazin (1841-1901) Prosper Galerne ,Adolphe-Félix Cals (1810-1880) On peut les trouver tous dans Le dictionnaire des petits maîtres de la peinture où Gérald Schurr et Pierre Cabanne répertorient ces peintres de la période 1820 à 1920, qui nous sont souvent inconnus, dans un ouvrage de 1120 pages, paru en 2003
http://www.amazon.fr/Dictionnaire-petits-ma%C3%AEtres-peinture-G%C3%A9rald/dp/2859173781
A l’inverse, l’on sait que Paul Cézanne n’était pas particulièrement apprécié des ses contemporains. Le conservateur du musée d’Aix en Provence, ne l’appelait-il pas le “fada”. Mais la roue tourne et le regard des générations suivantes est diffèrent, au profit ou à la défaveur de l’artiste.
Faut-il tirer la leçon de tout cela, en ce qui concerne la peinture d’aujourdh’ui dont l’aquarelle fait partie. Quelqu’un considéré comme un grand artiste aujourd’hui, le sera-t-il toujours dans vingt ou trente ans ?
L’évocation de l’histoire de ces Petits Maîtres, consttue peut-être un commencement de réponse aux interrogations de Nathalie qui disait dans son commentaire du 4 mai 2009 « Je suis moi aussi très partagée sur ces échanges que l’on peut avoir avec “la cour des plus grands”…Je n’aime pas cette starisation des peintres, même si je m’en amuse souvent…La place de l’aquarelle est encore à faire et à devenir. Je me pose toujours la question: qu’est-ce qu’une bonne aquarelle? et par conséquent: qu’est-ce qu’un bon peintre?… la réponse fluctue, l’essentiel est ailleurs »