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Vive la crise et la mondialisation ultralibérale ! Un reclassement en Inde pour 69 euros par mois… c’est possible !

Publié le 09 mai 2009 par Kamizole

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Cela n’est pas d’aujourd’hui que je pense et écris que finalement cette crise, c’est pain bénit pour nombre d’employeurs qui n’en demandaient pas tant : ils peuvent «dégraisser» (sic !) leurs effectifs, voire fermer des entreprises pour les transférer dans des «paradis salariaux» en invoquant les difficultés économiques. Je n’en tombe pas moins sur le cul en lisant à l’instant sur «20 minutes» Un reclassement professionnel en Inde à 69 euros par mois qu’un entrepreneur de Castres (Tarn) vient de proposer à ses salariés un reclassement dans une usine indienne pour un mirifique salaire : 69 euros par mois… - il n’est pas dit si c’est net ou brut – à peine plus que le SMIC journalier en France !

Il ne manque pas d’air, ce monsieur François Morel, PDG de Carreman qui, pour sa défense, invoque la «stupidité de la loi» !

Laquelle loi française, explique-t-il dans «La Dépêche du Midi» «nous oblige à faire par écrit une proposition de reclassement si on dispose d’autres sites, même si c’est en Papouasie ou au Bengladesh. Je suis conscient que c’est stupide, mais c’est la stupidité de la loi»

Ce n’est pas tant la loi qui me paraît stupide que son interprétation pernicieuse et perverse par des individus de cette trempe, sans foi ni loi. De surcroît totalement en contradiction avec la notion «d’offre d’emploi valable» telle qu’elle peut être opposée aux demandeurs d’emplois qui auraient refusé 3 emplois.

Je ne suis d’ailleurs pas la seule car Philippe Folliot, député Nouveau Centre de Castres, cité dans le même article estime «important de faire modifier les textes» sur les reclassements. «A la notion d’emploi équivalent, il faut rajouter la notion de salaire équivalent». Il compte proposer un amendement dans ce sens… encore faudrait-il qu’il ait l’appui de l’UMP !

«20 minutes» - l’intertitre est ironiquement critique : «Travailler loin pour gagner moins» - rappelle opportu-nément que ces reclassements proposés pour des salaires de misère ne datent pas d’aujourd’hui ni de la crise mais qu’ils ont eu tendance à se multiplier depuis quelques années…

Dernièrement, l’équipementier automobile rennais La Barre Thomas (ex-CF Gomma), qui a proposé en avril à des techniciens des reclassements en Pologne pour environ 700 euros brut par mois. L’on se souvient également d’une proposition d’emploi «law cost» - déjà en Inde ! – faite à des informaticiens : 160 à 320 euros par mois… Sans oublier des propositions similaires en Roumanie et au Brésil (?) si ma mémoire ne me trahit pas.

Outre l’Inde, la société Carreman qui est également implantée dans l’Ariège, possède aussi une usine en Roumanie. C’est dire si ce Monsieur Morel et ses actionnaires ont dû confortablement s’enrichir depuis plusieurs années en jouant sur le différentiel entre les salaires «locaux» de leurs usines délocalisées et le prix de vente de leur production en France ou à l’export, car il m’étonnerait qu’ils aient répercuté les économies de coûts salariaux sur le prix de vente.

Tout dans leurs fouilles et aucun avantage ni pour les salariés ni pour les consommateurs. Telle est la dure – mais si belle ! - loi de l’ultralibéralisme globalisé. C’est sûrement cela le progrès : bienvenue au XIXe siècle !

SOURCES

20 minutes

« Proposer une offre d’emploi à l’étranger est légal »

Offre d’emploi en Inde: «Même les Indiens ne travaillent pas à ce prix-là»

Offre d’emploi valable, pas pour les syndicats

Télégramme de Brest

La Barre Thomas. Reclassements en Pologne


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