Un an après l'élection de Dmitri Medvedev à la présidence russe, journaux nationaux et étrangers ont fait un bilan de son activité. Et en un an, il s'en est passé des choses : lutte contre la corruption, changement dans la constitution, opération militaire en Ossétie du sud, conflit gazier avec l'Ukraine, remplacement des gouverneurs, crise financière mondiale, ...
Courrier international a fait une intéressante revue de presse des journaux russes avec pour titre "En un an, Medvedev a imposé son style" : Le 7 mai 2008, Dmitri Medevedev, prenait, à 42 ans et demi, ses fonctions de troisième président de Russie. Dauphin de Vladimir Poutine, il avait été élu, le 2 mars, au premier tour, avec 70 % des voix. Le quotidien populaire Moskovski Komsomolets affirme que "la Russie s'est dotée d'un président responsable, travailleur, capable de prendre des décisions, différent de son prédécesseur, mais qui peut travailler efficacement avec le Premier ministre, Vladimir Poutine". Tel est le "principal résultat" de l'année écoulée, poursuit le quotidien, acquis "non négligeable", étant donné le contexte dans lequel il est arrivé au pouvoir. "Il a succédé non seulement à un leader populaire et talentueux, mais plus fondamentalement, il a succédé à son propre maître. L'homme sous la direction duquel il avait travaillé une grande partie de sa vie active, dont l'influence était inestimable, et sans l'aide de qui, Dmitri Anatolevitch aurait eu beaucoup de mal à devenir président, si tant est qu'il ait pu y parvenir."
Le quotidien libéral Kommersant considère, pour sa part, que Dmitri Medvedev a "pour l'instant rempli les deux missions" qu'il s'était fixées, à savoir, "rester fidèle à la ligne imposée par Vladimir Poutine et trouver son propre style politique". Plus dans la psychologie, le quotidien Izvestia (pro-kremlin) affirme que "Dmitri Medvedev a changé, en douze mois, aussi bien comme personne, que comme dirigeant." D'après Elena Chestopal, la présidente de la chaire de psychologie politique de l'Université d'Etat de Moscou, interviewée par le journal, Medvedev est "l'un des rares hommes politiques à ne pas avoir de complexes. Pour lui, le pouvoir est un instrument à l'aide duquel on peut résoudre des problèmes concrets, non pas ses problèmes personnels. Le plus grand succès pour un pays est d'être dirigé par une personne décomplexée."
A l'occasion de cet anniversaire, le quotidien Vzgliad a interrogé des experts de tous bords qui insistent tous sur l'apport bénéfique du président. Le journal revient notamment sur la modification de la Constitution qui rabaisse le nombre minimum d'adhérents qu'un parti doit rassembler pour pouvoir se présenter aux élections et permet d'accorder des mandats individuels à la proportionnelle aux candidats dont le parti n'a pas atteint les 7 % requis, mais a passé la barre des 5 %. D'après Sergueï Markov, député et directeur de l'Institut d'Etudes politiques, elle va dans le sens d'un "renforcement du pluralisme et de la concurrence". Pour lui, Medvedev agit dans l'esprit de son slogan de campagne : "La liberté, c'est mieux que pas de liberté". Vremia Novostieï estime cependant que l'"erreur grave" de Dmitri Medvedev au cours de ces derniers mois, aura été sa "négligence à l'égard des conséquences des conflits que la Russie a eu avec la Géorgie d'une part et l'Ukraine d'autre part". En effet, les dirigeants qui "estimaient la légitimité de l'action entreprise par la Russie évidente, ne s'attendaient visiblement pas à une réaction négative aussi brusque de la communauté internationale." Le quotidien estime qu'"il aurait non seulement fallu prévoir une réaction anti-russe, mais aussi la prévenir".
A noter dans les critiques, celle du syndicat des entrepreneurs russes, le RSPP, qui estime dans Vremia Novostieï que "si Poutine et Medvedev arrivent à travailler ensemble, ils n'arrivent à rien d'autre", songeant notemment à leur gestion de la crise économique. En conclusion, Kommersant souligne la stabilité de la côte de popularité de Dmitri Medvedev, qui, d'après un sondage du Centre Levada, se maintient à 68 % d'opinions favorables, contre 70 % de voix à la présidentielle de 2008.
Mais selon ce même sondage, 30% des Russes estiment que c'est Vladimir Poutine, aujourd'hui Premier ministre, qui détient le pouvoir véritable. D'où ce dessin de Chappatte, publié sur Yahoo news.