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Musique Illimitée : Neuf n'aime pas les pommes

Publié le 16 septembre 2007 par Benjamin Magras

Difficile de ne pas tomber sur la dernière publicité Neuf Telecom. Ce spot est en effet bombardé à outrance pour nous vanter les mérites d'une offre courageuse, Neuf est depuis un petit mois devenu le premier fournisseur d'accès à intégrer la possibilité de télécharger de la musique légalement, gratuitement et de manière illimitée.

Les consommateurs peuvent enfin pousser un grand ouf de soulagement, ils ne seront plus considérés comme des délinquants en puissance habilement masqués derrière un écran et puissamment armés d'une souris. Sauf que...

Bien évidemment, il ne s'agit que d'une publicité et comme souvent, derrière un ton comique et convivial qui, il faut bien l'avouer, est particulièrement efficace dans ce cas, le spot nous cache les aspects les plus restrictifs de l'offre, quitte à flirter avec les limites du mensonge publicitaire. La suite après la réclame...

Non, je n'ai pas envie de relayer le discours tenu par Neuf Cegetel mais plutôt d'avertir sur la teneur du contrat qui pourrait vous lier avec le FAI si vous décidiez d'y souscrire. La précaution est donc de rigueur. Car cette vidéo donne l'impression que ce sont les portes d'une liberté incroyable qui vous sont ouvertes. Mais l'offre est on ne peut plus restrictive et écarte d’office les utilisateurs de Mac et d’iPod.

En effet, les fichiers mis à la disposition des clients Neuf intègre les fameux DRM, ces dispositifs de gestion numérique restreignant l’utilisation des fichiers téléchargés et protégeant ainsi de la copie. Mais Neuf a choisi d’utiliser les DRM Microsoft qui sont incompatibles avec les univers concurrents de Windows tels que Mac OS et Linux mais également avec l’iPod ! Autrement dit, il sera impossible de lire la musique téléchargée légalement sur la plateforme musicale Neuf sur ce qui est pourtant le baladeur le plus vendu au monde...

A cela, il faut ajouter cela pour les utilisateurs “compatibles” que :

  • L’offre ne concerne que le catalogue Universal
  • Il faut en réalité payer 4,99€ par mois pour accéder aux 150.000 titres (une goutte d’eau dans l’océan musical), l’offre gratuite ne vous autorisant qu’à télécharger parmi un genre musical préalablement choisi
  • Il est impossible de graver les morceaux sur un CD
  • Le fichier téléchargé ne peut être lu que sur 3 PC et transférer sur un seul baladeur (hors iPod donc)
  • Il faut se connecter chaque mois sur le portail dédié pour renouveler la licence, ce qui implique que si vous résiliez votre contrat , vous ne pourrez plus écouter les morceaux téléchargés...

On se rend compte qu’il y a un grand décalage entre le message publicitaire et la réalité contractuelle.

Certes, ce n’est que la première offre du genre, il faut peut-être attendre pour qu’elle puisse prendre ses marques, s’étendre à d’autres catalogues et l’intérêt de la concurrence (Free, Orange, Alice...) pour une offre de ce type peut assouplir les conditions d’utilisation à terme. Mais on a surtout l’impression que du côté des consommateurs, on a avancé d’un pas pour en faire deux en arrière.


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