Jusqu'à présent, je sentais mon ventre se tendre, mais jamais rien de douloureux ou de désagréable. Mais cette fois, je ressens clairement cette barre au bas du ventre et les douleurs au creux des reins. Deux heures plus tard, j'en suis toujours au même point, mettant en pratique les cours de préparation d'A. à chaque vague irrégulière. Tout est dans la respiration, ne pas paniquer, laisser monter puis descendre la contraction. Pourquoi paniquer ? Parce que je suis seule à la maison avec ma marmaille pendant encore une semaine. J'explique à Salomé qu'elle peut jouer, mais que ce n'est vraiment pas le moment de pointer le bout de son nez.
Quelques échanges de SMS avec mon cher et tendre s'imposent, histoire qu'il ne dorme pas trop profondément... Il est tout de même à une heure de Gap, à plus de deux heures de Briançon. 4h11, c'est l'heure de la dernière contraction qui me réveille. Oui, qui me réveille; entre minuit et quatre heures, j'ai tout de même réussi à dormir et à rêver d'A., de la dernière consultation que nous devons avoir avec elle le 27 avril prochain. Rien de particulier dans ce songe, je suis toujours enceinte et je vois les autres, elles aussi enceintes. Tout ce petit monde baigne dans une atmosphère sereine et détendue, écoutant A. qui donne les dernières recommandations pour ne pas accoucher trop tôt.
Un mois d'avance pour cette petite puce, certes, ça ferait un bébé qui aurait toutes les chances de passer. Mais j'aimerais vraiment que le papa soit à mes cotés. Et puis nous nous sommes tellement battu pour trouver une équipe qui accepte de me laisser accoucher par voie basse qu'il serait dommage de finir a Gap par une césarienne.