Vu sur les Ecrans de veille en éducation:
Un séminaire a eu lieu dans les locaux de l’INRP sur le thème de ces jeux, avec Éric Sanchez (INRP), Sylvain Gennevois (INRP) et Patrick Prévôt
(INSA). il en ressort que le lien entre apprentissage et jeux pose des
questions qui a défaut d’être nouvelles, sont renouvelées. Il est
difficile de définir la notion de jeu. Brougère (2005) énonce plusieurs
critères pour définir ce que c’est : le recours au second degré ;
l’autonomie ; la règle ; la frivolité ; l’incertitude. D’après Jacob
et Power (2006), le jeu a une fonction d’adaptation sensori-motrice
au milieu de vie, une fonction d’établissement de relations sociales et
une fonction de développement des capacités cognitives.
Le jeu et l’apprentissage peuvent entrer en tension dans la mesure ou
le premier est plutôt du côté de la liberté, de l’exploration, de la
construction, sans intervention de l’enseignant, contrairement au
dernier qui est davantage du côté du contrôle, du pilotage, de la
transmission, avec l’intervention de l’enseignant.
Sanchez s’est intéressé à l’utilisation de jeux sérieux dans le domaine scientifique.
Il arrive à la conclusion que les jeux sérieux permettent de rentrer
dans les apprentissages : ils peuvent donner accès à un savoir
scientifique et créer un milieu didactique qui permet aux étudiants
d’être autonomes, mais il faut que les apprentissages restent dans leur
Zone Proximale de Développement (Vygostky). Le logiciel doit pouvoir
leur permettre de s’engager dans la tâche en leur donnant la
possibilité d’atteindre le but recherché.
Sanchez insiste sur le fait que les jeux sérieux sont plus à même de développer des connaissances procédurales. Le
savoir déclaratif ne pourra se faire que s’il y a des temps de
reflexion et de debriefing, ce qui rend le rôle de l’enseignant
primordial (Brousseau appelle cette étape l’institutionnalisation).