Paru le 2009-05-08 11:56:00
Une étude financée par de grands groupes et plusieurs fondations américaines, ainsi que par le National Cancer Institute et les National Institutes of Health, a permis de préciser les origines du peuple le plus ancien du monde.
Le peuple de San est sédentarisé en Namibie depuis des milliers d’années. Ses membres descendent des premiers humains apparus sur Terre, comme tous les peuples africains, y compris ceux qui ont migré vers d’autres terres. Aujourd’hui, les scientifiques considèrent les San comme la plus ancienne des civilisations.
Pendant 10 ans, le professeur Sarah Tishkoff, généticienne à l’université de Pennsylvanie, a arpenté les terres reculées de l’Afrique. Elle a recueilli des échantillons d’ADN provenant de 3000 Africains, issus de 121 populations différentes. Les résultats des analyses ont montré que l’éclatement de 14 tribus très anciennes est à l’origine de cette grande diversité.
L’équipe de chercheurs a également établi des corrélations entre les différents langages employés par des peuples et les variations génétiques existant entre eux. Si près de 2000 dialectes sont parlés en Afrique, on ne peut pas toujours lier ces différences avec des modifications génétiques. Comme l’explique Christopher Ehret, de l’université de Californie, les changements de langage interviennent généralement lorsqu’une population étrangère vient se greffer à une autre. Chacune apporte ses propres variations génétiques et les génomes s’enrichissent mutuellement.
Les études ADN menées par des scientifiques ont également déterminé que la généalogie de 71 % des Afro-Américains trouve sa source en Afrique de l’Ouest. Environ 15 % d’entre eux ont des origines européennes, plus éloignées de l’Afrique.
Toutefois, seulement 20 % des Américains ayant des origines africaines sont issus d’une population ayant migré directement d’un continent à l’autre. Le reste descendrait de peuples voyageurs qui seraient passés par l’Inde. Les scientifiques en charge de l’étude ont aussi pu émettre une hypothèse selon laquelle un groupe de 150 individus aurait quitté le continent par la Mer Rouge afin de coloniser le reste du monde.
Avant cette étude, les scientifiques ne disposaient que de peu d’informations sur la variété des génomes en Afrique. Ces connaissances sont pourtant indispensables pour comprendre pourquoi des maladies sont plus dévastatrices pour certaines populations. Il est désormais envisageable de déterminer quels sont les gènes qui prédisposent un groupe d’individus à telle ou telle maladie.