Au Japon « Hakamada Iwao »

Commutation de la peine capitale infligée à Hakamada Iwao...

Hakamada Iwao (ancien boxeur, né le 10 mars 1936) a été condamné à mort pour le meurtre du PDG de l’usine Kogane Miso, ainsi que pour celui de sa femme et de leurs deux enfants en 1966.

Les quatre victimes ont été poignardées, puis leur maison a été incendiée. L’interrogatoire de Hakamada a duré 22 jours et s’est déroulé sans la présence d’un avocat.

Dans le système de détention provisoire appelé daiyo kangoku, les suspects peuvent être détenus pendant 23 jours afin d’être interrogés. La durée des séances d’interrogatoire est illimitée et l’assistance d’un avocat est restreinte.

Hakamada Iwao est revenu sur ses déclarations et, lors de son premier procès, a affirmé que ses aveux avaient été obtenus sous la contrainte et sous la menace. Il affirme ainsi que les policiers lui ont tiré les cheveux et l’ont giflé lors de séances d’interrogatoire qui ont duré jusqu’à plus de 12 heures par jour. Il a été reconnu coupable et condamné à mort en 1968.

Le jugement a été confirmé par la Haute cour de justice de Tokyo en 1976, puis par la Cour Suprême en 1980.

Deux demandes de révision du procès ont été rejetées, une première fois en 1994 par la Cour Pénale de Shizuoka et une seconde fois en 2004 par la Haute cour de justice de Tokyo.

En 2007, Kumamoto Norimichi, un des juges du procès en première instance de Hakamada, a déclaré publiquement qu’il croyait en l’innocence de ce dernier.

Kumamoto explique que lors du procès en 1968, il avait tenté de convaincre les deux autres juges d’acquitter l’accusé. Ces derniers avaient alors rejeté sa proposition.

Le 24 mars 2008, la Cour suprême a rejeté une troisième demande de révision et les avocats de Hakamada Iwao ont fait appel de cette décision en avril 2008. Ceci constitue le dernier recours juridique dont dispose Hakamada.

Outre le caractère apparemment forcé des aveux, l’accusation ne repose sur aucune preuve solide. Les vêtements que Hakamada aurait portés le jour du meurtre ne sont pas à sa taille. Le couteau qu’il aurait utilisé pour tuer ses victimes serait, selon son avocat, trop petit pour avoir pu causer les blessures constatées. La porte par laquelle il aurait pénétré dans la maison des victimes était verrouillée.

Hakamada est maintenant âgé de 72 ans.

Il est le prisonnier qui aura passé le plus de temps dans le couloir de la mort. Après plus de vingt-huit ans passés en isolement, il souffre de troubles mentaux.

Il risque d’être exécuté à tout moment s’il n’obtient pas la grâce du Ministre de la Justice ou s’il ne bénéficie pas d’un nouveau procès.

__Signez la pétition adressée au Ministre de la Justice du Japon__