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Xénophobie et politique : un regard sur les évènements de Chennevières

Publié le 08 mai 2009 par Glaco

xénophobie : désigne les sentiments de crainte, de peur, d’hostilité, de haine de celui qui est perçu comme étant étranger.

Pour nombre d’entre nous, l’engagement en politique est lié à la lutte contre le racisme et au rejet des idées nationalistes et hégémoniques de l’extrême droite. En référence à la lutte de nos ainés contre le nazisme et le fascisme nous dénonçons toutes les dérives qui de près ou de loin jouent avec l’ostracisme et la discrimination. Nous nous révoltons contre les discours et politiques qui excluent l’autre à cause de sa différence. Et pourtant, est-on à l’abri de nos propres dérives? Est-on toujours disponible pour entendre l’autre sans préjugé, au delà de son appartenance à un groupe, à une étiquette politique ?

Des idées préconçues

Cette année, nous avons été confrontés justement à ce dilemme. En effet, l’accord de fusion conclus entre notre liste initiale et celle du Modem, lors des élections en 2008, a entrainé très rapidement des doutes, des craintes et des analyses erronées sur les positions politiques des uns et des autres. Bien des incompréhensions étaient dues simplement à des d’idées préconçues que nous avions sur les individus et de leur pré-supposé valeurs et orientations politiques.

L’antagonisme entre les groupes, renforcé, il est vrai, artificiellement par certains pour leurs propres intérêts, a conduit inutilement à des blocages, particulièrement préjudiciables pour la municipalité. La peur de l’autre a joué à plein, alimentée de plus par une concurrence sur le plan électoral. La diabolisation systématique du groupe Modem par certains élus PS est devenue quasi pathologique. Cette paranoïa qui traduisait en fait le sentiment de faiblesse du groupe PS a figé les relations dans une confrontation permanente. L’objet n’était plus le sujet de la concertation et la lutte de pouvoir devenait centrale dans les discussions.

Franchir le Rubicon

Le paroxysme de cette crise latente est survenue lorsque dans un courrier du mois de janvier que nous avons adressé à l’ensemble des élus de la majorité nous dénoncions ce que nous avions inlassablement dit depuis des mois au sein de notre groupe PS, c’est à dire la gouvernance pyramidale instaurée par le Maire et le cabinet occulte qui avait placé le Maire sous une véritable régence. Nous avions franchi là le Rubicon. Nous avions osé parler à l’autre.

Enfermés dans un cloisonnement étanche

Le plus curieux dans cette histoire, c’est le temps qu’il nous a fallu justement pour oser dire, ouvertement, dans notre majorité ce que nous pensions réellement. Prisonniers, nous aussi, d’une logique de clan, une culpabilité liée à un sentiment de trahison, nous enfermait dans un cloisonnement étanche. Ce que nous dénoncions avec force à l’intérieur du groupe PS, nous l’évoquions avec beaucoup plus de nuances lors de nos rencontre intergroupe. Notre fidélité à notre groupe nous conduisait en quelque sorte à tempérer une part de nos convictions ce qui en tout état de cause était une erreur.

Alors que nous sommes particulièrement sensible aux conséquences des politiques xénophobes, nous avons malgré nous participé à une xénophobie d’un groupe politique à l’égard d’un autre sous prétexte qu’il était de droite et nous de gauche.

Convictions et ostracisme

Aujourd’hui, bien des camarades, des compagnons de route ne nous comprennent pas. Ils nous considèrent au mieux comme des transfuges voire comme des traitres. Nous leur disons, qu’il n’y a qu’un pas entre défendre ses convictions et l’ostracisme. Gardons nous de reproduire, dans nos relations politiques, la discrimination que nous dénonçons lorsqu’il s’agit d’origine ethnique ou sociale.


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