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Je ne souviendrai toujours du jour où….

Par Daniel Valdenaire

Cet article est très long, veuillez me pardonner, je ne vous en voudrai  pas si vous renoncez avant la fin ! 

Je me souviendrai toujours du jour où j’ai quitté l’entreprise dans laquelle je travaillais depuis cinq ans, pour comme l’on dit «  me mettre à mon compte « . J’ai tout au long de la journée ressenti et sans pouvoir le maîtriser une sorte de vertige se rapprochant de la peur. D’un seul coup, je me retrouvais à 29 ans  seul face à mon avenir. D’un seul coup, je me suis rendu compte qu’il allait falloir que je crée mon travail. Qu’il n’y aurait plus hiérarchie sur laquelle je pouvais reporter mes carences ou mes doutes. J’allais devoir assumer à 100 % mes éventuelles erreurs. Plus de lundi matin passé en réunions diverses. Plus d’emploi du temps de la semaine établi avec le chef de secteur. J’allais être seul dorénavant pour m’organiser. J’avais écrit un billet que j’avais intitulé »  utopie ? «  A cette évocation, je ne peux m’empêcher de revenir à ce qui me semble être une priorité actuelle, c’est à dire la relation salarié-employeur. Je remarque que de plus en plus, on utilise le mot  ” collaborateur «  et qu’également on utilise le mot «  employeur «  au lieu de «  patron « . Qu’est-ce qu’un salarié ? Qu’est-ce qu’un employeur ? On peut commencer par l’employeur. Qu’est-ce qu’un employeur ? Un employeur est celui qui à priori crée l’emploi. C‘est un créateur. Il est à l’origine d’une idée qui l’amène à construire une structure et surtout à constituer une équipe pour mettre en mouvement cette structure. Schématiquement il a donc un besoin vital d’être accompagné par des collaborateurs, qu’il recrute en fonction de leurs qualifications. S’établit alors une relation «  ambiguë «  qu’il a fallu avec les années, réglementer. Car, la relation entre les deux fonctions ne peut reposer sur des valeurs symboliques qui peuvent exister entre deux hommes. Il s’agit là d’une relation basée sur une démarche économique qui implique automatiquement un rapport de force. Tous les deux veulent valoriser leur travail par des revenus substantiels, mais un seul détient le pouvoir. Il légitime ce pouvoir par la paternité de l’entreprise, de l’idée créatrice. L’autre apporte son savoir-faire, mais reste à la disposition de celui qui l’a employé. Je reproduis un texte extrait de ce site : « Le concept d’entrepreneur apparaît au XVIIème avec Cantillon, un économiste à la charnière entre mercantilistes et physiocrates : selon lui, l’entrepreneur est un individu dont l’économie ne peut pas se passer mais que la société rejette. Deux siècles plus tard, Marshall définit l’entrepreneur par son rôle : « l’entrepreneur est entrepreneur parce qu’il arrive à faire des choses nobles et difficiles ». Cette définition approximative illustre les lacunes de théories marginalistes qui s’intéressent peu à cet agent économique. De fait, il peine à trouver sa place dans une économie statique et équilibrée, lui qui propulse la dynamique économique par son esprit d’entreprise et une « capacité de jugement » hors normes. Réhabilité par Schumpeter, ce « révolutionnaire de l’économie » possède plusieurs facettes : entrepreneur innovateur ou routinier, propriétaire ou simple manager d’entreprise, spéculateur hors pair, il semble multiplier les rôles. Cependant, on évoque depuis les années 1980 l’apparition d’un véritable paradigme de l’entrepreneur. Or, c’est bien en raison d’un consensus général des économistes sur le rôle de l’entrepreneur dans l’économie qu’on emploie le terme de paradigme : tous s’accordent sur le fait que, « prenant des paris sur l’avenir, l’entrepreneur va à l’encontre des pratiques productives établies » « Le mot paradigme a été utilisé de façon surabondante de la fin des années 1980 à la fin des années 1990 pour motiver les salariés des entreprises à accepter d’importants changements pas toujours en leur faveur. Pour cette raison, on le retrouve souvent dans les pastiches de discours managériaux. » Un salarié. Qu’est-ce qu’un salarié ? «  Le salariat est un mode d’organisation du travail qui repose sur le salaire. Le salarié passe un contrat avec un employeur, qu’il soit individuel ou collectif (entreprise ou État), effectue un travail et touche une rémunération en contrepartie (en fin de mois, en général). Ce système, issu principalement de la révolution industrielle, est majoritaire dans toutes les variantes du capitalisme. En France, il concerne environ 90% des actifs. «  «  Le salarié est une personne qui s’engage à exécuter un travail, à temps plein ou à temps partiel, pour le compte d’un employeur, en contrepartie d’un salaire ou d’un traitement. Le salarié s’engage pour une période limitée ou indéterminée. Cette entente peut être verbale ou écrite. Dans une telle relation, l’employeur exerce une certaine forme de contrôle sur l’employé. Entre autres, l’employeur peut décider de l’endroit où le travail doit être accompli et des horaires de travail. Il peut inciter l’employé à suivre des activités de formation ou de perfectionnement. Ce dernier se voit généralement accorder certains avantages sociaux, des vacances payées ainsi qu’une assurance collective. «  Ces deux définitions du salariat démontrent que le salarié est «  à la merci de l’employeur «  et même si l’embauche est concrétisée par un contrat sa marge de manœuvre est nulle. Dés le début de l’industrialisation qui n’a pu démarrer qu’après «  la révolution agricole «  les anciens paysans sont partis vers la ville avec pour seul but d’être embauché. Extraits de deux sites ici et ici : «  On désigne par industrialisation le processus de fabrication moderne de produits manufacturés avec des techniques permettant une forte productivité du travail et qui regroupe les travailleurs dans un lieu clos avec des horaires fixes et une réglementation stricte. L’industrialisation commence en Grande-Bretagne dans les décennies 1770-1780, avec le recours aux machines à vapeur, alimentées par la houille qui remplace le charbon de bois, dont la production est insuffisante (ce qui représente peut-être historiquement la première crise de l’énergie). Elle se propage dans l’Europe de l’Ouest à partir de 1820. Ce processus ne fut possible que grâce à la Révolution agricole du XVIIIe siècle. La France y rentre selon les mêmes modalités en 1820-1830 avec la généralisation des métiers à tisser et la construction des premières voies de chemin de fer sous Louis-Philippe. Le développement des manufactures au début du XVIIIe siècle constitue la véritable première Révolution industrielle en France, avec toutes les caractéristiques du capitalisme français. Puis vers 1870, arrivent l’Allemagne et les États-Unis, qui concurrencent la France et le Royaume-Uni. Dès 1890, on assiste à l’essor de la Russie et du Japon. Devant cette lente diffusion et également sa pérennité, des historiens préfèrent aujourd’hui le terme d’âge industriel à celui de révolution. «  L’industrialisation, alors que jusque là le travail reposait sur l’agriculture et l’artisanat, a aspiré toute cette main d’œuvre qui dès le départ s’est retrouvée liée à son entreprise et donc en position de faiblesse vis-à-vis des gens qui l’employait. Evidemment, il serait stupide de prétendre de dire que les rapports sociaux n’ont pas évolués, mais il est juste aussi de dire que le rapport employés-employeurs est toujours déficitaire et donc cause des déséquilibres passés, présents et à venir. Je me dois de dire que les évolutions des conditions de vie des salariés sont dues à la gauche et je me dois de reconnaître également que la droite au début de l’industrialisation a surexploité le monde ouvrier. Mais dire aussi qu’actuellement cette rupture entre la gauche et la droite est toujours aussi violente est exagéré et ne correspond plus à la réalité économique. Je suis désolé, je ne suis pas sûr que vous avez eu le courage de me lire jusque là, mais tant pis, j’en viens à mon idée fixe. La gauche commence à accepter l’économie de marché, je parle du P.S., la droite commence à comprendre quelle ne pourra rien faire contre le peuple, il me semble que le moment est propice pour instaurer une nouvelle façon d’envisager les rapports sociaux. Je vous vois bondir sur votre fauteuil : - Comment ! Avec Sarkozy et tous ses copains du C.A.C. 40 ! Il rêve ! Je pense que c’est une erreur de penser cela et qu’il faudrait  que tous les acteurs sociaux saisissent l’occasion pour faire évoluer cette insupportable pression de l’économie sur les salariés. Le malaise de notre société vient de cette rupture. Je vous invite à consulter ce site. Et ceux-ci. «  L’effondrement du socialisme a révélé que les entreprises publiques étatiques étaient des organisations fondamentalement improductives qui ne respectaient guère les personnes et qui méprisaient même les consommateurs. Mais la crise du capitalisme depuis le tournant du millénaire a montré que les entreprises qui ne s’intéressent qu’à la rentabilité du capital (shareholder value) sont inhumaines et qu’à cet égard, elles ne sont pas plus humaines que les organisations socialistes. « 

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