Les premiers retables apparaissent vers l’an mil, à une époque où bien peu de fidèle savent lire et écrire, les prêtres ont donc l’idée d’installer, derrière les autels des églises, des décors peints ou sculptés illustrant l’histoire sainte. Au XIIIe siècle les retables se généralisent dans les principales églises d’Europe avec des spécialisations géographique, en France du nord ils sont sculptés sur pierre, en Catalogne ce sont des panneaux peints. La plupart des retables Français de cette époque proviennent d’Ile-de-France et de la basilique de Saint Denis. Au siècle suivant les sculptures deviennent plus raffinées avec des matériaux précieux tels que le marbre et l’albâtre. Vers 1400 la production se concentre dans des grands centres qui fournissent toute l’Europe, les pièces s’agrandissent et se complexifient, c’est à cette époque qu’ils prennent leur forme définitive.
Cette exposition qui est réalisée avec le concours exceptionnel du musée de Cluny, nous propose de suivre l’évolution du retable jusqu’au début du XVe siècle grâce à un ensemble de pièces remarquables du Louvre, d’autres musées, et d’églises.
L’un des plus anciens est « la Pentecôte » en cuivre doré et émail, provenant de l’abbaye de Stavelot dans la Meuse et daté de 1160 -1170. Dans le style du XIVe siècle il y a ces épisodes de la vie du Christ, l’arrestation, la présentation devant Pilate, le portement de croix et la descente de croix. Cette pièce dans un somptueux marbre délicatement sculpté vient du musée d’Anvers. De la même époque cet autre retable en bois polychrome représentant aussi des scènes de la vie du Christ. Il provient de l’église de Mareuil-en-Brie en Seine et Marne mais la plus grande partie de l’œuvre a été volée en 1974. Enfin j’ai remarqué cet exemplaire, produit à Venise vers 1400, comportant des scènes de la vie du Christ et de la vierge ainsi que l’histoire de Pyrame et Thisbé, en bois os et corne et commandé par le Duc de Bourgogne.
L’exposition se déroule jusqu’au 6 juillet 2009 à l’entresol de l’aile Richelieu.