La Banque Centrale Européenne, comme assez largement attendu, a procédé à une baisse de - 0,25 % de ses taux pour les porter à 1 %.
→ Parmi les autres mesures annoncées :
- la durée maximale des opérations d'apport de liquidités aux banques est portée de 6 mois à 1 an maximum. Nous sommes donc toujours en présence de mesures qui s'installent plus profondément dans le paysage avec des durées de plus en plus longues depuis le tout début de la crise. Le
secteur bancaire reste largement en "salle d'observation".
- Elle procédera également à des rachats d'obligations sécurisées ou "covered bonds" (obligations de type hypothécaires, publiques ou
para-publiques déjà évoquéesà plusieurs reprises)
Cette dernière mesure a été adoptée sur le principe. Les modalités précises seront dévoilées le 4 juin prochain pour un
montant qui sera aux alentours des 60 milliards vraisemblablement.
Selon les propos tenus, le taux de 1 % est susceptible d'être maintenu quelques mois et sans pouvoir être
considéré dans l'absolu comme le seuil ultime (tout est fonction de l'évolution de la situation économique et de l'inflation et aucun engagement
formel n'a été pris dans ce sens) il s'agit d'un plancher qui peut être considéré comme assez durable pour l'heure.
• Concernant la seconde mesure, nous sommes très loin des montants et des procédures annoncés par la Fed le 18 mars dernier (Cf. La Fed tente
l'électrochoc )
. Les opérations ne portent ni sur des obligations d'états ni sur le même type d'actifs que ceux ayant cours de l'autre côté de l'Atlantique puisque les "covered bonds" ne sont pas seulement de
type hypothécaires et d'autre part même les covered bonds de type hypothécaire (immobilier) présente des garanties supérieures aux Mortgage back securities (MBS) américaines. Ce sont là des
éléments qui permettent de relativiser largement les mesures prises par la BCE.
. En revanche, en actionnant ce levier précis, la banque centrale montre à la fois les difficultés de ce secteur et confirme son importance (très) stratégique pour le secteur
financier européen comme déjà évoqué dans les articles traitant de la nationalisation de Hypo Real Estate en Allemagne.
Toujours dans le secteur financier, Société Générale perd - 9,79 % sur l'annonce d'une perte de - 278 millions d'euros au 1er trimestre (contre + 1 096 l'an passé à pareille époque) alors que le
marché attendait un bénéfice d'un peu plus de 300 millions (pour mémoire, SG avait affiché par contre, à la différence des autres banques françaises, un résultat positif au 4 ème trimestre
2008) La banque sollicitera la 2 ème tranche d'aide du gouvernement pour 1,7 milliards €.
En Allemagne, les commandes à l'industrie ont rebondi après 6 mois de baisse en mars de + 3,3 %. Le secteur des ventes au
détail est cependant nettement moins bien orienté avec une baisse de - 1 % en mars (France : +1,1 %) et de - 1,9 % sur un an (France - 3,9 %). Dans la zone euro, la baisse mensuelle est de -
0,6 % (plus fort repli mensuel depuis octobre) et de - 4,2 % en rythme annuel.
√ Malgré les mesures prises par les banques centrales pour abaisser les taux d'intérêts et faire repartir le crédit et la consommation, le chiffre du jour à retenir en ce qui
concerne le mouvement de fond en matière financière réside dans le montant des crédits à la consommation aux USA qui baisse de 11,1 milliards $ en mars, un record en près de 20 ans .
Après une baisse centrée surtout sur les crédits revolving, les autres types de crédit sont désormais touchés.
Le départ baissier de Wall Street à l'ouverture qui termine en baisse de - 1,20 % à 8 409,85 points aura eu raison de la nouvelle poussée haussière sur les indices européens. Le CAC 40 se replie
singulièrement en fin de séance après un plus haut à 3 355,95 pour finir à 3 251,52 points en baisse de - 0,97 %.
Information divulguée après-bourse - Le résultat
des "stress tests" :
10 des 19 plus grosses banques auditées devront lever au total 74,6 milliards $ d'ici fin décembre de manière à
renforcer leurs fonds propres et leur solvabilité. Détail :
Bank of america : 33,9 milliards $
Wells Fargo : 13,7
GMAC (filiale GM) : 11,5
Citigroup : 5,5
Regions Financial : 2,5
Sun trust : 2,2
Morgan Stanley : 1,8
Key Corp : 1,8
5th third Bancorp : 1,1
PNC : 0,6
Le secteur est jugé par les autorités comme étant globalement sain.
Dans le scénario le plus pessimiste simulé, il est cependant noté que les pertes sur crédits que pourraient enregistrer les banques s'élèveraient à 590 milliards $ sur
2009 et 2010, auquel cas un taux de défaut de 9,1 % sur le total des prêts pourraient se produire dans un tel scénario, soit un niveau supérieur à celui rencontré
durant la Grande Dépression. Scénario du pire s'entend.
Certaines banques, qui n'ont pas besoin de recapitalisation, seraient susceptibles de pouvoir rembourser les aides du gouvernement d'ici peu.
La bourse de Paris est ouverte demain 8 mai.