À l'UMP comme au Front national
Les maçons de droite sont encore plus discrets sur leur engagement que les frères de gauche. C’est ce qu’affirme la journaliste Sophie Coignard dans son livre “Un État dans l’État”. Entretien.On a longtemps associé, à tort, la franc-maçonnerie à la gauche laïcarde. La vérité est bien différente. Sophie Coignard est journaliste au Point. Le livre qu’elle vient de publier est le fruit de longues années d’enquêtes, qui font tomber bien des idées reçues. Certes, on peut classer “à gauche” la principale obédience française, le Grand Orient de France, si l’on se réfère à ce clivage issu de la Révolution. Mais le Grand Orient a séduit aussi des responsables de l’actuelle majorité. Xavier Bertrand, aujourd’hui secrétaire général de l’UMP, expliquait l’an dernier qu’il avait choisi cette obédience en 1995 par souci d’«ouverture aux autres et à leurs idées».
Nicolas Sarkozy lui-même compte parmi ses conseillers un ancien Grand Maître du Grand Orient, le criminologue Alain Bauer, ce qui n’a pas empêché cette obédience de critiquer sévèrement les propos du chef de l’État sur la laïcité positive, prononcés à Saint-Jean-de-Latran en 2007. Mais le Grand Orient n’est pas la seule obédience maçonnique française.Et c’est plutôt à la Grande Loge nationale française que sont tentées d’adhérer les personnalités de droite séduites par la francmaçonnerie. Ses membres appartiennent «à des catégories socioprofessionnelles élevées, dotés de capacités à s’interroger sur la marche du monde», résume le Grand Maître de cette obédience, François Stifani : plus de 40 000 hommes «qui croient en quelque chose, ce sont autant de soldats», poursuit-il dans le livre de Sophie Coignard – qui répond aux questions de Valeurs actuelles...Lire la suite