Attention à ce que vous lisez.
“Lorsque je mourrai, une dernière valse résonnera dans ma tête”: attribuée au compositeur français Maurice Jarre et reprise par plusieurs journaux après son décès, cette citation est en fait une invention d’un étudiant irlandais préoccupé par la crédibilité des informations sur internet.
Shane Fitzgerald l’a imaginée et intégrée à la fiche Wikipédia du compositeur dans les minutes ayant suivi l’annonce de sa mort, le 30 mars.
Cet étudiant en sociologie et en économie à l’University College de Dublin souhaitait voir dans quelle mesure les utilisateurs de cette encyclopédie en ligne alimentée par les internautes vérifiaient les informations qui y figurent.
Il pensait que son canular tromperait des bloggeurs, peut-être des petits journaux. “J’avais tort. Des titres de la presse dite de qualité en Angleterre, en Inde, en Amérique ou en Australie ont repris mes mots dans leurs articles sur la mort de Jarre”, dit-il dans un article publié jeudi par le quotidien Irish Times.
Le Guardian, quotidien britannique, est parmi les journaux qui ont publié un rectificatif après s’être servis de la pseudo-citation pour leurs articles consacrés à Maurice Jarre.
“La morale de cette histoire, ce n’est pas que les journalistes doivent éviter Wikipédia, mais qu’ils ne doivent pas utiliser les informations qu’ils y trouvent s’ils ne peuvent remonter à une source fiable”, explique Siobhain Butterworth, chargé au Guardian des relations avec les lecteurs.