Atelier spécial
Résurrection de jeunes toxicomanes à la Maison du Pharillon
Valérie Carrier Premières impressions sur la Maison du Pharillon Dossier Toxicomanie
Lundi 27 avril 2009. J’arrive à la Maison du Pharillon pour observer l’atelier spécial que les intervenants font vivre ce soir-là aux jeunes en thérapie. Dès mon arrivée, on me propose d’essayer l’atelier moi-même avant d’en observer d’autres le vivre, ce que j’accepte avec joie. Ce soir-là, on me dit que je suis morte, que j’ai été happée par une voiture en chemin. Puis, je reviens à la vie, en femme nouvelle… Pour moi, l’atelier est improvisé, mais pour les jeunes hommes de la Maison du Pharillon, il est préparé, personnalisé et rempli d’intensité.
L’histoire d’un jeune qui s’en sort
Ancien toxicomane, Yannick a fait sa thérapie à la Maison du Pharillon il y a quelques mois. Cet atelier bien particulier de mort et de résurrection, il a été parmi les premiers à le vivre. On lui a dit, à lui aussi, qu’il était mort, puis on a décrit sa vie et son histoire comme si elles étaient bien terminées. Il a vécu l’expérience intensément, d’autant plus que la mort lui a déjà semblé la meilleure solution. Mais à ce moment-là, en thérapie, il voulait revivre. Alors, on lui a dit qu’il renaissait en homme nouveau, on lui a dit que son avenir serait plein de ses rêves…
C’était un atelier bien spécial intégré dans une thérapie à l’approche tant sociale que spirituelle. Aujourd’hui, Yannick a complété ses 14 semaines de thérapie et même ses 12 semaines de réinsertion. Bientôt, il suivra une formation professionnelle et cherchera un emploi. Mais pour lui, le combat contre ses démons intérieurs, comme celui de la dépendance, n’est pas terminé. Au contraire, il commence: «Quand on est dans la Maison avec les gars, c’est plus facile, dit-il. Mais quand on se retrouve tout seul dans un appartement, c’est autre chose.» Rien n’est gagné, mais il sait qu’il est sur la bonne voie.
Une aide, un avenir
Ce lundi soir-là, Yannick est présent en tant qu’ancien pour aider à l’atelier. Il fait partie de la mise en scène et aide aux effets spéciaux. Il peut ainsi voir de l’extérieur ce qu’il a lui-même vécu quelques temps auparavant. Il peut également écouter la description que font les intervenants de la vie des participants, tous des jeunes au dur passé dans la toxicomanie et à l’avenir prometteur avec leurs ambitions.