Il est bon parfois de relire les textes anciens, ce qui suit nous vient de Sénèque le Philosophe, fils de Sénèque le Rhéteur, précepteur de Néron. Je ne vous sortirai pas le refrain « en ce temps là on savait ce que sagesse veut dire », ce serait ridicule car à toutes les époques il y a eu de sacrés enfoirés prêts à occire ou trucider à tours de bras pour le moindre prétexte et qu'à l'inverse certains pouvaient adopter ou émettre des idées plus humanistes. Les siècles passent mais l'Homme reste égal à lui-même.
Celui qui se vexe d'une offense montre qu'il n'est ni intelligent ni digne qu'on l'écoute. En effet, il estime qu'on l'a méprisé et l'amertume qu'il en ressent ne fait que prouver la petitesse de son âme - une âme qui se rabaisse et s'avilit sans vergogne. Le sage, lui, ne se sent jamais méprisé par qui que ce soit. Il est conscient de sa grandeur d'âme et ne concède à personne le droit d'en prendre trop à son aise avec lui. Quant à toutes ces meurtrissures ou, pour mieux dire, ces contrariétés, ne pensons pas seulement qu'il les domine : il ne les sent même pas !