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Enquête IFOP : Attitudes et actions des grandes entreprises en développement durable
Publié le 07 mai 2009 par Alternativechannel
Le sondage IFOP réalisé par téléphone pour le Groupe La Poste, sur un échantillon de 200 dirigeants de grandes entreprises françaises de l’industrie et des services, est un révélateur des attitudes et actions en matière de développement durable et propose son palmarès des entreprises vues comme les plus engagées.
De petites structures dédiées au développement durable
Le premier constat est qu’au sein de la majorité des entreprises interrogées, une petite structure est généralement dédiée aux problématiques de développement durable. En effet, même si 21% des grandes entreprises interrogées ne possèdent même aucune équipe spécifique, près d’un tiers d’entre elles (31%) comptent néanmoins plus de quatre personnes chargées du développement durable. La plupart de ces structures sont proches de la direction d’entreprise.
L’impact de la crise économique
La crise tend à être perçue comme un levier pour mener les actions de développement durable du côté des grandes entreprises mais elle reste perçue comme un frein pour le grand public
Son impact positif est ressenti par plus des deux tiers des entreprises interrogées (69%) qui estiment que la crise va les conduire à renforcer leurs actions durables.
De ce fait, 63% déclarent en effet que la crise les conduit à renforcer leurs projets en accord avec le sentiment que, dans ce contexte, ces actions augmenteront dans les entreprises en général.
Les leviers et forces de pression du développement durable
L’État apparaît comme le premier acteur disposant du plus grand nombre de leviers pour répondre aux enjeux de développement durable. L’outil principal est la législation, le premier moyen de pression sur les grandes entreprises.
Les grandes entreprises ne se considèrent pas comme les acteurs disposant des leviers les plus forts pour répondre aux enjeux, l’État et le gouvernement, qui font les lois (50%)et les citoyens eux-mêmes,qui votent et consomment (40%) sont plus largement cités par les sondés qui, de plus, donnent aux associations un score extrêmement faible (1%).
Le développement durable tend à s’imposer dans un premier lieu du fait de la mise en place de la réglementation (83%), l’autre pression principale ressentie par les entreprises est le risque de crise d’image (54%).Viennent ensuite les actionnaires et les clients, les acteurs politiques et de la société civile n’ayant que peu d’influence.
Plus d’un an après le Grenelle de l’environnement, en interne, les exigences en matière de développement durable restent fortes, malgré une diminution notable plus particulièrement celles émanant de l’État et des collectivités locales (respectivement -9et-7points); Les exigences des actionnaires de l’entreprise sont également en forte baisse dans un contexte boursier très dégradé. Ces demandes en matière de développement durable s’affirment d’abord en interne de l’entreprise, plus particulièrement de la part des dirigeants, les exigences des syndicats restent peu développées.
Environnement et droits sociaux au coeur des priorités des grandes entreprises
Traitement, recyclage des déchets, économie d’énergie, respect des droits de l’homme sont à l’unanimité des domaines prioritaires. Pourtant la mise en place de partenariats avec des ONG et l’aide au développement dans les pays en voie de développement ne sont prioritaires que dans une minorité d’entreprises. Les grandes entreprises se démarquent davantage, et retirent des bénéfices en termes d’image, de développement de l’innovation et en avantage concurrentiel.
La principale cible des actions de développement durable reste les clients (87%), mais aussi les fournisseurs et sous-traitants (76%) et les actionnaires et investisseurs (67%).
En matière de réduction et de maîtrise de l’énergie, le Grenelle de l’Environnement a une réelle portée sur l’action des entreprises. 75% des interrogées envisagent de faire évoluer leurs plans pour réduire consommation en énergie des bâtiments et 65% ceux liés à l’énergie dans les process de production. En revanche, l’impact du Grenelle apparaît plus mitigé concernant les transports, l’offre de produits ou de services et la politique sociale.
95% des entreprises interrogées ont mis en place des actions de développement durable permettant de réaliser des économies concernant avant tout le domaine énergétique (61%,+6points) mais aussi la réduction des déchets(41%,+13points).
Malgré le fait que les actions de développement durable existent dans la quasi-totalité des grandes entreprises, la mise en place d’une politique de formation au développement durable en interne s’avère encore minoritaire, mais les formations concernent toutefois 43% d’entre elles, et même 83% des entreprises de plus de 5000 salariés.
Un jugement positif à l’égard des indicateurs de développement durable
45% des entreprises interrogées ont mis en place des indicateurs permettant de mesurer l’impact de leurs actions de développement durable sur leurs résultats, mais les dispositifs permettant de mesurer l’investissement du personnel (24%) ou de critères de développement durable dans l’évaluation et la rémunération d’une partie du personnel (16%) s’avèrent très minoritaires.
La mise en place d’indicateurs de développement durable communs est une nécessité reconnue de manière croissante par toutes les grandes entreprises. De plus en plus plébiscitée par leurs responsables, les formations suscitent néanmoins quelques réserves quant à la possibilité de les mettre en œuvre sur le plan technique, mais la majorité s’y accorde (63%).
Les entreprises les plus actives en développement durable
Bien qu’un tiers des personnes interrogées lors de ce sondage ne se prononcent pas, EDF arrive en tête des entreprises considérées comme les plus actives en matière de développement durable en 2008. Veolia occupe la deuxième position.
Source : IFOP Attitudes et actions des grandes entreprises en matière de développement durable
Mars 2009