Plongée dans l'univers d'Alice, au sens propre. Ce court me fait penser au Alice du tchèque Jan Švankmajer (extrait ci-dessous) un chef d'œuvre méconnu du cinéma d'animation. Deux registres totalament différents pour deux mêmes visions d'une œuvre propice au cinéma d'animation. Les deux poésies se rejoignent dans le surréalisme magritien qui fourmille de juxtapositions hétéroclites et d'anamorphoses enchaînées. Deux atmosphères différentes, mais les deux auteurs nous installent dans un confli intérieur fait d'un entremêlement d'attirance et de repoussements successifs. Tout vacille tout le temps vers de moins en moins de sécurité, brisant notre idée du récit confortant. Décontenancer de plan en plan le spectateur. Destabiliser ses schémas narratifs.
Ces deux œuvres ont des impératifs disparates : l'un est un faire valoir du logiciel Adobe, l'autre un aboutissement d'une école de cinéma d'animation. mais par delà les époques, les façons de faire, on ressent le même indicible sentiment de malaise. Car Alice est un livre malaisé.