La loi impose, le consommateur dispose

Publié le 07 mai 2009 par Chroneric

Vous lisez les magazines au rayon presse de votre grande surface. Vous feuilletez les revues, les journaux et lisez la presse people. Vous vous dîtes qu'il n'y a rien de mal à ça vu le monde qui fait pareil autour de vous. Au rayon culture, vous parcourez les nouveautés en librairie pendant que votre enfant s'est assis par terre pour lire une bande dessinée. Ca passe le temps. En faisant vos courses, une dame vous propose de goûter le bon gruyère qui vient de la montagne. Hum, c'est bon et ça donne soif alors vous vous approchez de l'autre dame qui fait déguster le dernier parfum de jus de fruit de votre marque préférée. Vous buvez un petit coup mais vous n'en achetez pas, votre chariot est déjà bien rempli de produits en promotion : deux achetés pour le prix d'un.

Puis le soir, à la télé, un super film est diffusé. Pour être sûr de ne pas le louper, vous l'enregistrez sur la chaîne du câble gratuite pendant un mois. Comme ça, vous pourrez le voir et revoir autant de fois qu'il vous plaira. Dans sa chambre, votre adolescent est branché sur Deezer et écoute en boucle ses artistes préférés. Vous lui demandez de baisser un peu car à la longue ça saoule un peu. La tour de CD disposée dans le coin est remplie de bibelots et de lampes décoratives comme vous l'aviez vu dans votre magasin d'ameublement suédois adoré, mais aucun CD et DVD. On sonne à la porte, c'est votre voisin qui vous amène une copie de la dernière version du logiciel Bidule qui permet de faire plein de choses sur votre ordinateur. Après une petite bière, il repart tout content de sa bonne action. Il est temps d'aller se coucher. En plus, demain, un collègue amènera viennoiseries et jus d'orange pour fêter son anniversaire. Vous ne ferez donc pas un petit déjeuner trop copieux chez vous avant de partir pour garder une petite place.

Hadopi est censé lutter contre le vol des œuvres et créations artistiques. Mais comme on peut en conclure dans mes exemples ci-dessus, le gratuit s'est bien installé. Nous avons pris l'habitude d'obtenir les choses naturellement sans contrepartie : on lit sur place, on enregistre, on nous donne. Le législateur veut sauver le bifteck des artistes et surtout des maisons de production. Mais pas sûr que ce soit le pot de fer qui gagne cette fois-ci, à moins de couper les bras à tout le monde. Le naturel reviendra de toute façon au galop…