Benoit XVI entamera demain 08 mai son pèlerinage en Terre Sainte. Sous la chaleur brûlante du soleil de Dieu, il foulera le sable de Jordanie, d'Israël et des Territoires Palestiniens.
Depuis plusieurs jours, le pape le répète : il vient en "pèlerin de la paix". Qui d'autre que lui a la légitimité, l'humilité, l'intelligence et la foi pour apporter la paix?
Bien-sûr, nous nous attendons à une énième tentative de polémique. Mais le sujet est grave.
Le monde ne pourra pas rester sourd à l'inextricable question du Proche-Orient. Cela fait trop longtemps que la haine prend le dessus. Trop longtemps que l'Occident fait de la realpolitik. Trop longtemps que les religions servent d'alibi au meurtre. Trop longtemps que les cœurs se ferment.
Notre "pèlerin de la paix" a l'avantage de la posture : il n'est pas politique. La paix est question d'amour. Quand les objectifs de paix ne sont pas atteints, c'est que les parties prenantes calculent. Deux peuples, deux états, tout le monde l'accepte mais le calcul l'emporte. Le pape, lui, aime sont prochain comme lui-même. En Terre Sainte, il ouvrira un nouveau dialogue avec les autres religions, il partagera les différentes souffrances des peuples, il s'unira à leurs espérances. Priant Jésus, il insistera sans doute sur le souffle pacifiste d'une spiritualité profonde. Les Pères du Désert demandaient de "conserver inviolablement le bien de la charité et de la paix, parce qu'il n'y a rien, ni de plus pernicieux que la colère, ni de plus précieux que la charité."
Israël, Syrie, Liban, Jordanie sont des pays que les médias citent plusieurs fois par jour. Nous avons souvent l'impression que leurs haines ne s'arrêteront jamais. Mais c'est faux. Cette espérance que le monde est appelé à changer, le pape la portera.
A chaque voyage dans cet Orient si proche, nous sommes surpris par la douceur de vivre qui s'y dégage. Fumer un narguilé à la fraise dans un café de Damas; écouter le silence de la mer Morte du haut de Massada; s'enivrer d'un bon vin dans la plaine de la Bekaa. Dieu est là dans ces espaces colorés, dans ces femmes tout en rondeurs, dans ces odeurs épicées, dans ce temps qui s'écoule lentement. Malheureusement, un bras de fer se joue au fond des êtres et certains le Le voit pas. Certains se ferment à l'étranger. Certains se renferment dans leurs traditions.
Les chrétiens sont nés sur cette Terre si Sainte. Aujourd'hui ils désertent des pays arabes qui les chassent et Israël qui les ignorent.
Les chrétiens sont nés dans une période complexe de l'histoire de l'humanité. Jésus a appelé à la paix et a demandé aux guerriers de baisser les armes. Aux citoyens de respecter l'État et de payer leurs taxes. Aux indigènes d'accueillir l'étranger. Qui d'autres que le pape peut exiger la même chose aujourd'hui?
"Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent" (Ps 85,11).
La danse de Rabbi Jacob
envoyé par bower91 -