Le Biopic. L'adaptation sur un support visuel de l'histoire d'une personne réelle (vivante ou morte) est toujours un acte délicat. C'est forcément très personnel, donc sujet à caution, la distribution principale se doit d'avoir les épaules en cas de ratage. Et je ne parle même pas de la réalisation.
Si l'on s'amuse (le mot est très largement surestimé) à parcourir les différentes critiques faites par la presse, il en ressort deux points ultra majeurs : L'interprétation de Cécile de France est ahurissante, et la réalisation est plate comme une Kate Moss.
Vous savez, dès fois, lorsque beaucoup de personnes, ne se connaissant par forcément, lancent un jugement ou une critique sur une œuvre et qu'ils se rejoignent dans leurs visions, on peut malheureusement se dire qu'ils ont raison.
L'histoire de "Sœur Sourire" n'est pas une partie de plaisir, c'est un combat (de sa mère à sa maladie). Un combat pas obligatoirement bruyant, mais un combat quand même. Cécile de France avait une vision bien précise (à moins que ça ne soit la peur que le spectateur ait la vision contraire) : le film n'est pas à prendre comme un triste drame pur, il y a de la joie (de vivre) aussi.
Je vais rejoindre donc d'autres gens que je ne connais pas et louer le Seigneur pour la transfiguration de Cécile De France en Sœur Sourire, une imprégnation totale, une immersion fabuleuse, certes, la dame n'a jamais torché un seul de ses rôles, mais dans celui là, elle gagne une dimension nouvelle, une lumière en plus.
Et donc, heureusement pour le film. Et oui, parce que, encore dans ma trajectoire communautaire, il faut bien lâcher que la réalisation n'est absolument pas à la hauteur du propos, alors manque d'expérience, peur du personnage, ou tout simplement trop de respect et du coup, de distance? Le fait est que là où il fallait se donner comme son interprète principale, la caméra reste froide.
Le film en sera dès lors bancal, trop pour rallier les spectateurs à la cause d'une histoire hors génération? Là encore, en parcourant les critiques "spectateurs" on peut voir qu'ils ont beaucoup plus appréciés que les pro des magazines, preuve certainement que la performance de l'actrice principale en a embarqué bien plus d'un. Je vais en conclusion me rallier au peuple, qui a toujours raison (?), et me permettre de sortir la tête du lot pour terminer avec le "je" : l'émotion de ce film canalisée par Cécile de France et tous les seconds rôles, m'a fait masquer la réalisation d'une main pour ne me concentrer que sur l'essence du film : son personnage. Je ne le regrette pas une seconde car pour moi, l'émotion primera toujours sur la technique.
Par le Ba, le Nni, et le Ster, je vous bénis sur 360 degrés, mais n'en profitez pas.
Frère Bannister.