Un faux décès trop lourd à porter pour Yves Dandonneau

Par Thrillermania

Libération, partenaire du concours Thrillermania, propose dans un dossier consacré à des faits divers de revenir sur des histoires vraies dignes des plus grands romans policiers ! Une source d'inspiration pour tous les auteurs de thrillers.

Nous avons sélectionné quelques histoires pour vous, dont celle-ci sur Yves Dandonneau, ancien patron qui a sacrifié un clochard pour pouvoir escroquer des compagnies d'assurances :

Paru Le 27 juin 1992
 
Une façade de belle pierre, sobrement gravée. Une volée de marches, une rampe de cuivre lustré, un hall doucement éclairé. La Legal and General respire l'opulence discrète. C'est là, entre les murs de cette compagnie d'assurances du 9e arrondissement, qu'a débuté l'histoire d'Yves Dandonneau, version hexagonale d'Assurance sur la mort. Le livre était signé James Cain, le scénario Chandler, mais Dandonneau, lui, sort tout droit d'un roman de James Hadley Chase. Un antihéros qui veut très vite décrocher le gros lot, inventif en matière d'escroquerie, peu regardant sur les moyens, vite dépassé et presque soulagé, au final, quand on vient le cueillir.
Pour Yves Dandonneau, ses comparses, sa compagne et son ex-maîtresse, c'est le terminus judiciaire : ils comparaîtront à partir de mardi prochain devant la cour d'assises de Montpellier. Les hôtels autour du palais de justice affichent complet, on s'entassera pour écouter la déposition du «privé» qui a déclenché l'ouverture de l'information. Ou celles des gendarmes qui ont enquêté six mois pour retrouver Yves Dandonneau, en cavale dorée sur la Côte d'Azur. L'ancien PDG est accusé d'avoir sacrifié la vie d'un clochard pour toucher la forte somme de huit compagnies auprès desquelles il avait contracté une assurance décès.
7 juin 1987, 1 h 30 du matin, lieu-dit du Col-de-l'Homme-Mort, près de Lodève, dans l'Hérault. Personne sur la départementale, entre causse de Gabiac et les monts d'Orb. Un homme tambourine à la porte d'une maison de Ceilhes, un village proche. Il demande du secours. Il vient d'avoir un accident, son ami est évanoui à bord, il craint de voir la voiture prendre feu. Plus tard, on se souviendra que l'arrivant n'est ni essoufflé ni égratigné. Mais, ce soir-là, pompiers et gendarmes découvrent une Austin Métro calcinée, un corps méconnaissable à l'intérieur. Ils relèvent les identités. Le conducteur se nomme Daniel Blouard, il est chef de bloc opératoire à Sarcelles. La victime est Yves Dandonneau, PDG d'une petite entreprise de jouets. Il laisse une femme et un enfant qui demeuraient avec lui en région parisienne. Sa mère et son frère habitent la région, on les avertit.

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