Les prisons françaises sont en ébulition.
Depuis quelques jours, les fonctionnaires chargés d’arrêter et d’embastiller les infâmes brigands qui violent allègrement nos lois s’opposent violemment aux fonctionnaires chargés de garder au chaud les dits malandrins.
Tu noteras au passage que les déplorables conditions de détention dénoncées vigoureusement ici ou là par nombre de commissions officielles ne concernent que le plébéien de base, bien évidemment. Le délinquant en col blanc, lui, se voit rarement reprocher les millions d’euros régulièrement détournés des caisses de l’Etat (ou des coffres-forts des banques, c’est selon).
Quand on sait ce que la crise économique mondiale coûte au contribuable moyen (sommé de renflouer nos amis les banquiers pansus, quitte à prendre un crédit à 20% chez Sofinco), on est sans doute en droit de s’interroger, cher lecteur, sur le bien-fondé de ces débats à rallonge.
Tiens.
Prends cette grande démocratie qu’est la République Démocratique Populaire du Laos (une nation exemplaire, dont la France ferait bien de s’inspirer un peu plus).
On ne s’emmerde certes pas, là bas, avec toutes ces considérations humanitaires parfaitement stériles. La preuve, Vientiane est en train de se tâter subtilement sur l’opportunité de mettre à mort (ou pas) une jeune Anglaise de vingt ans, arrêtée en possession de six cent grammes d’héroïne. Le fait que la demoiselle soit enceinte pourrait éventuellement lui sauver la mise, mais rien n’est encore sûr (qui nous dit que le futur enfant d’une passeuse de drogue ne sera pas, dans quelques années, à la tête d’un réseau de distribution de cocaïne qui pourrait même avoir ses entrées à l’Elysée?).
Autre exemple que nous devrions étudier de près afin d’en apprendre un peu plus sur la réduction des dépenses publiques, celui de l’Irak, un grand pays que l’Occident magnanime a généreusement sauvé de la barbarie dictatoriale de Saddam Hussein.
La preuve?
On n’a jamais autant pendu en place publique à Bagdad que ces dernières années, ce qui démontre que les Irakiens ont parfaitement intégré les valeurs américaines.
Et puisque nous parlons des Etats-Unis, je te rappelle que les défenseurs du Land of the free ne s’embarrassent guère de considérations philosophiques quand il s’agit de gazer un détenu (qu’il fût coupable ou non n’est pas la question qui nous préoccupe) afin de faire économiser au brave citoyen le coût du gîte et du couvert de cette racaille.
Aussi, et plutôt que de gloser ad vitam aeternam sur le respect des droits de l’homme en milieu carcéral, ferions-nous sans doute mieux de rétablir la peine de mort en France.
Ne crie pas au scandale, je te prie.
En ces temps de politique du chiffre, de rendement maximal, de quotas d’expulsions et de gardes-à-vue, de diminution des dépenses sociales et de sacralisation de la Sécurité (note la majuscule, je te parle ici des veilles dames bien françaises que Mouloud et Mamadou détroussent lâchement après les avoir violées puis rôties et dévorées dans une cave obscure de Garges-les-Gonesse), en ces temps d’adoration du tout-sécuritaire et du tout-pognon, donc, je ne vois vraiment pas ce que mon affirmation pourrait avoir de si choquant.
Nous sommes d’ailleurs peut-être déjà sur la bonne voie.
(clique donc sur l’image pour y voir quelque chose)