Voilà un texte court, percutant et très bien mené, proposé dans la collection "d'une seule voix" qui lui va bien.
Il ne fait que 60 pages, et les caractères sont gros et aérés : en quatrième de couverture, il nous est expliqué que ce choix a été spécialement étudié pour faciliter une lecture à haute voix.
Pourtant, c'est un texte très introspectif, que je n'ai pas imaginé dire à voix haute ou déclamer... Mais la présentation de l'esprit de la collection semble être faite pour ce titre là quand même :
"Des textes d'un souffle. Les émotions secrètes trouvent leur respiration dans la parole. Des textes à murmurer à l'oreille d'un ami, à hurler devant son miroir, à partager avec soi et le monde."
C'est un long monologue intérieur qui nous est donné à lire. L'auteur écrit comme on se parle dans sa tête, lors d'introspections galopantes suscitées par des tout et des riens...
Le point de départ de ce dialogue intérieur est le vol d'un paquet de chewing-gums : L'ai je fais exprès ou pas ? Avais-je envie des chewing-gums ou de les voler...
Mais qui sont les voleurs ? moi ? ou ceux qui osent vendre ces pâtes à mastiquer plus de 3 euros ?
Qui est bon ? qui est méchant ? qui est juste ? Qui mérite l'amour qu'on lui porte ? La jeune héroïne de treize ans se retrouvera assise et haletante d'un asthme qui se déclare sur le trottoir en face de chez elle. En proie à des larmes qui la submergent et la libèrent en même temps, elle finira dans les bras de sa mère, apaisants et réconciliants.
OUI, elle veut qu'on l'aime et NON, elle n'est pas sœur Emmanuelle !
Nous découvrirons au fil du récit, comme si de rien n'était, que sa sœur aînée, décédée voilà plusieurs années suite à un accident, s'appelait Emmanuelle.
Une histoire de deuil qui ne veut pas s'avouer et qui fini par se dire avec violence, souffrance, humour noir et finalement tendresse.
Un texte à fleur de peau.
"Je ne suis vraiment pas parfaite comme fille, faut bien l'admettre. j'ai des défauts plein les poches. J'en suis pas fière, j'en ai pas honte non plus, c'est juste un terrible constat. Je ne suis pas soeur Emmanuelle. Soeur Emmanuelle, c'était comme un super héros de la générosité et du don de soi. Sous sa cape, elle ne cherchait pas à plaire, juste à faire, sans attendre quoi que ce soit en retour. pour le coup, tout le monde l'aimait. elle ne demandait rien, et tout le monde la kiffait, soeur Emmanuelle. C'est vraiment débile l'amour, moins t'en veux, plus on t'en donne. Et vice versa."
La présentation de l'éditeur,
L'article de Sophie Pilaire sur ricochet,
"Très bon texte, qui traite de l'adolescence à fleur de peau et du deuil"nous dit clarabel,
Essel en parle aussi.