Le pont dit setsugeikyô 雪鯨橋 se situe dans l'enceinte du temple Tennenzan Zuikôji 天然山瑞光寺, dans l'arrondissement Higashi-Yodogawa à Osaka. Il a la particularité d'avoir des parapets faits d'os de baleines. Son origine remonterait à l'an 1756 durant lequel le maître zen Danjû Chinin du temple Zuikôji serait passé par le village de Taiji où la pêche était alors mauvaise. Les pêcheurs lui aurait donc demandé de faire des prières pour que la pêche soit bonne. Malgré son refus initial du fait de l'interdit bouddhique sur la mise à mort d'animaux, Chinin aurait finalement accepté de répondre au souhait des pêcheur de Taiji. Les prières du maître zen aurait porté leurs fruits et en remerciement, les pêcheurs du petit village décidèrent d'offrir au temple Zuikôji des os de baleines qui servirent pour la construction du pont setsugeikyô.
Le pont symboliserait les prières pour le repos des âmes des baleines et serait l'expression du vœu de Danjû Chinin de prendre soin de toutes les formes de vie. Notons qu'une tablette funéraire est également conservée au temple Zuikôji. On retrouve en fait ici la même philosophie bouddhique qu'à Kayoi où est érigée une tombe pour les baleines, démontrant un lien spirituel fort entre les chasseurs et leurs proies qui va au-delà du simple aspect économique. Le seitsugeikyô, appelé populairement "kujira-bashi" (le pont baleine), aurait été reconstruit pour la sixième fois en 2006 à l'aide d'os (omoplates et mâchoires inférieures) de rorquals de Minke antarctiques et de rorquals boréaux offerts par l'Institut japonais de recherche sur les cétacés (ICR). Les os avaient été préalablement enterrés en 2004 pour les dégraisser. A cette occasion, une cérémonie funéraire avait été tenue par le prêtre du temple.
Mme Ohnishi est par ailleurs très active pour promouvoir la cuisine baleinière japonaise dans le monde. Elle a à cet effet publié en 1995 un livre recensant de nombreuses recettes illustrées de photos, qu'elle m'a fait l'honneur de m'offrir et de me dédicacer. Elle a également assisté à de nombreuses réunions plénières de la Commission baleinière internationale en tant qu'observateur (NGO). Bien que la chasse à la baleinen'y ait jamais été pratiquée, Osaka est en quelque sorte la capitale gastronomique du Japon de la cuisine baleinière.