Aujourd’hui, comme je vous l’ai promis ici, je vais parler d’un mets…
Non, ne t’attarde pas sur la photo, elle n’a rien à voir avec le titre, ni même avec la recette dont je vais parler. J’ai mis cette photo juste parce que ce gâteau-là, est affreusement appétissant. A l’heure où je j’écris ce billet, je sors de table, je viens de m’enfiler une mousse au chocolat et pourtant la photo, là, me fait envie.
Je me suis refusée à mettre en exergue une photo qui loin d’être ragoûtante, risquait fort de me faire rendre le copieux déjeuner du jour. Et comme je suis au bureau, cela aurait été, conviens-en, de fort mauvais goût !
Surtout qu’il m’aurait fallu expliquer comment j’en serais arrivée là. Donc dévoiler à mes collègues mes hautes activités durant mes heures de labeur, mes mauvais
souvenirs culinaires de quand j’étais petite, le repas du jour, l’énorme mousse au chocolat !
Et franchement tout ceci est fort éloigné de mes hautes responsabilités de secrétaire…
Bref, donc, je vais parler de ce calvaire que nous sommes beaucoup à avoir connu, cet enfer qui était tellement à la mode dans les années 80…
Je ne sais pas quelles soi-disant vertus pouvaient bien avoir ces mets pour qu’il soit à ce point répandu, à ce point recherché par les mamans en quête de recettes originales pour leurs bouches à nourrir, alors que de nos jours il faut vraiment les commander, on ne les trouve pas sous vide… Peut-être qu’à cette époque-là non plus, tu me diras et que c’est ma mère la grande fautive !!… Non, je n’ose l’imaginer !!! La croire capable de nous prendre toutes deux (ma sœur et moi-même) dans un tel piège, elle qui faisait passer (comme je l'ai dit) tout son amour par notre assiette…
Brrrr ! Cela me fait froid dans le dos ;o))))))
Nous aurait-elle abusées des papilles ?
Bref, je veux parler de ces succulents beignets qui nous ont fait rester des plombes entières devant une assiette qui ne bougeait pas d’un yota, en se prenant moult interjections pour finir au risque de rester bien au chaud sur notre chaise jusqu’au lendemain inclus, sans autres repas ad vitam in aeternam que ces fichus beignets, froids et toujours aussi peu appétissants…
Oui, c’est ça, les fameux beignets de cervelle !!!…
Que ma mère essayait vainement de nous faire passer pour d’innocents beignets de poisson ! Alors qu’il suffisait de les couper en deux pour se rendre compte de la sale gueule de son poisson ! De l’impression de circonvolutions et autres méandres sillonnés par de si fines veinules gorgées d’un sang séché…
Ouais ! J’en ai bavé des ronds de chapeaux ! J’y suis restée des heures devant mon assiette. Mastiquant une seule et même bouchée pendant des heures de calvaire, pleurant des larmes de crocodile au moins grosses comme mon poing, et qui jamais, au grand jamais, ne parvenaient à faire culpabiliser ma mère, ou juste la prendre en pitié, stratagème pourtant instauré de haut vol par tout enfant digne de ce nom, ni même la faire renoncer à son abject projet de m’en voir avaler toute ma ration… Et mon père, ce traite, témoin et complice du complot !!!!
Ma sœur appréciait tout autant que moi. Assise en face de moi, je sentais qu’elle traversait le même désert des papilles que le mien. Mes parents s’efforçant vainement de nous convaincre que « humm ! mais si c’est bon, regardez, nous on aime ça »… « Ouais, mais vous devez être fous, avoir des papilles totalement déjantées, déconnectées des sens, de toute réalité pour oser dire que ce truc tellement abominable et à la texture si molle est « bon » », je pensais en mon fort intérieur. « Bon ? Mais Ils sont malades !! »… Ou alors, adultes, on mange vraiment n’importe quoi… J’avais vraiment pas hâte de grandir dans ces moments-là…
La mode a duré quelques années…
Et puis, Ô miracle ! Comme par enchantement, mon petit frère a pointé le bout de son nez. Et vous savez quoi ? Par un étrange hasard, ces beignets n’ont jamais refait surface à notre table !…
Lui qui était difficile, n’aimait (et n’aime toujours) pas le fromage… On ne lui aurait pas imposé cela ;o)
Alors aujourd’hui, bien 25 ans après, je vais remercier mon fréro d’avoir vu le jour, et mes parents accessoirement d’avoir mis au monde un gamin aussi difficile des papilles et aux goûts culinaires aussi limités (petit, hein, il a bien progressé depuis !), nous ayant permis d’échapper à ces infâmes beignets de cerveaux… Ces machins qui ornaient notre assiette d’enfant et qu’on regardait avec des yeux où se lisait le pire dégoût et où on sentait vraiment, que là, non, décidément, même le ventre creux, jamais on n’aurait faim pour ça !!…
Beurk !
;o)
Et vous, votre pire souvenir culinaire d’enfant, c’est quoi ?