"ALLI". Lettres
colorées, nom qui n'a pas de consonnance médicale particulière, on pourrait croire à un simple complément alimentaire comme il en existe tant d'autres. Or Alli est un véritable
médicament. Cette pilule est destinée à faire perdre quelques kilos aux personnes dont l'indice de masse corporelle est supérieur à 28. Elle contient une molécule qui s'appelle l'orlistat, dosée
à 60 mg. Cette même molécule est vendue en dose double (120 mg), sur prescription médicale cette fois, dans un médicament qui s'appelle le Xénical. Or il suffit, pour contourner un refus de
son médecin de prescrire le Xénical, de doubler les doses d'Alli pour faire comme si l'on prenait du Xénical ! Un point rassurant quand même qui permet d'éviter ce genre de dérives : le
prix. Environ 60 euros pour un mois de traitement, non remboursés. Soit 360 euros pour 6 mois. Si l'on souhaite se procurer ce médicament, dans tous les cas un avis médical s'impose, notamment
pour éviter les intéractions avec d'autres traitements médicamenteux éventuels. Le pharmacien lui-même est tenu de refuser de délivrer ce médicament à une personne qui n'en a visiblement pas
besoin. Car cette petite pilule va certainement vite fait d'être très tentante pour des jeunes filles et femmes qui souffrent de cette maladie parfois mortelle qui s'appelle l'anorexie.
Pour les personnes dont le surpoids, pour ne pas dire l'obésité, pose de réels problèmes, mieux vaut consulter un médecin qui prescrira un traitement adapté et remboursé plutôt que de
se ruiner en achetant des boîtes d'Alli.
Il est de toutes façons inutile de se gaver de pilules anti-kilos si on n'a pas à la base une hygiène de vie un minimum correcte. Il ne faut pas espérer perdre du poids si l'on ne pratique
aucune activité physique et si l'on mange des graisses d'origine animale à tous les repas. Manger un peu moins mais surtout équilibré à chaque repas, faire du sport, boire beaucoup d'eau
afin d'aider le corps à éliminer est encore le meilleur des régimes qu'on n'ait jamais trouvé.
Peut-être est-il bon aussi de relativiser les critères de la mode. Au Moyen-Age, la mode était aux grands fronts : les femmes se faisaient donc épiler pour correspondre aux critères en
vigueur. Plus tard, à la fin du XIXème siècle, les tailles très fines étaient à l'honneur : les femmes n'hésitaient alors pas à se faire opérer pour qu'on leur enlève les deux côtes
flottantes (!). Et lorsque l'image féminine en vogue préconisait des seins plats, elles les étouffaient dans des corsets tellement serrés qu'elles en avaient des vertiges. La mode a donc de
tout temps édicté des règles absurdes. Aujourd'hui, la mode est à la minceur. Une grande partie de la population occidentale s'acharne donc à perdre des kilos. C'est vrai que l'excès pondéral est
néfaste à la santé, et en ce sens la mode de la minceur est plutôt saine. Mais les stratégies abérrantes que certaines personnes mettent en place pour maigrir à tout prix sont tout autant
néfastes que l'excès de poids, voire plus. Les images véhiculées par les médias ne nous poussent pas seulement à être minces, mais aussi à être jeunes, bronzés, jamais fatigués, jamais énervés...
Comme si nous avions le devoir d'oublier la vie réelle, avec ses soucis, ses contrariétés, ses fatigues de fin de semaine et parfois aussi ses nuits d'insomnies. Il faut être conscient de
cette dérive culpabilisante des diktats de la mode qui nous éloignent de l'essentiel, c'est-à-dire de notre "vraie" vie.
La pilule Alli doit simplement permettre de donner un petit coup de pouce, dans le cadre d'un régime adapté, à des personnes qui souffrent d'un réel surpoids et non par coquetterie
parce que la minceur est "à la mode". La prudence reste le maître-mot, en gardant à l'esprit que les pilules "miracle" n'existent pas. Si l'on espère un miracle, le mieux est encore d'aller à
Lourdes.
D'autres aides plus naturelles permettent de perdre du poids, comme l'homéopathie. Ce n'est pas une médecine de la minceur, pas plus que les autres. Mais comme toutes les médecines de terrain,
elle peut corriger les tendances métaboliques et relancer les fonctions biologiques endormies. La médecine infinitésimale est une thérapie de terrain ; elle s'intéresse à chaque patient, étudie
ses goûts, ses aversions, ses tendances pathologiques. La tendance à accumuler des kilos fait partie de ces éléments propres à chaque individu. Un médecin homéopathe ne s'intéresse pas au seul
poids du patient ; il prend aussi en compte la façon dont il grossit, les modulations de son appétit, sa résistance au stress, sa constitution, la localisation de ses kilos, etc. En homéopathie,
on distingue trois constitutions principales. Les sujets carboniques grossissent facilement. Les fluoriques grossissent avec l'âge. Les phosphoriques grossissent rarement malgré leur solide
appétit. On peut corriger les excès de ces constitutions (ce qu'on appelle notre profil homéopathique) en prescrivant le bon remède adapté à chacun. Un médecin homéopathe pourra aussi donner des
médicaments visant à corriger le fonctionnement hormonal, à résister au stress, ou encore à améliorer l'élimination rénale et hépatique, etc. Autant de coups de pouces qui ne remplacent en aucun
cas le régime alimentaire, mais peuvent le rendre plus efficace.