KO debout

Publié le 07 mai 2009 par Jlhuss

C’est quoi ce qui vient de me tomber dessus ?  Un crochet ? Un direct ? Un uppercut ? Et je l’ai pris où ? Au foie, ? Au menton ? En pleine gueule ? Je suis sonné comme pas possible ! Complètement groggy pour la première fois de ma carrière, et bordel, que ça fait mal !

« Dix, neuf… »

Jamais cru que ça défilait à cette allure quand c’était moi qui étais debout et qui regardais les autres essayer de se relever.

« huit, sept… »

Vite, respirer un peu, prendre appui sur les poings.

« six cinq … »

Pousser un grand coup.  Me remettre debout, trouver les cordes et je suis sauvé !

« quatre, trois … »

Sauvé tu parles ! Debout mais pas la force de bouger les bras. Incroyable le poids de ces gants : des vrais boulets.

« deux,un … »

Et les jambes ! Elles font ce qu’elles veulent les jambes. Pour le moment elles dansent le tango. Deux pas en arrière, un en avant et trois sur le côté. Et pour trouver les cordes : rien à faire ! J’ai les poumons bloqués,  le cœur aux abonnés absents et la tête beaucoup plus loin que les étoiles.

«  zéro, OUT ! »

Quelqu’un m’attrape par le bras gauche, me tire au milieu du ring. J’entends un nom qui n’est pas le mien. La salle hurle, applaudit, tape des pieds. On me lâche le bras. Terminé !

Terminé ? Trop facile. Je ne sais même plus où est mon coin. Alors je démarre au hasard et je chavire vers ailleurs et nulle part. C’est plus un tango, c’est une valse. Tout tourne, l’arbitre, le ring, la salle et même la tête de mon manager ? Qu’est-ce qu’il me veut Julien, dit Juju ? Danser la valse lui aussi ?

Un vrai pro Juju. Il me ramène au vestiaire. Comment ?  je ne sais pas ! Pas plus que je ne comprends comment je me retrouve chez moi avec l’étrange impression que je ne suis pas VRAIMENT chez moi vu que ma femme n’est pas là, mais que c’est plein de gens que je connais à peine et qui me regardent par en dessous avec des yeux mouillés en me parlant comme si j’avais dix ans.  Ils peuvent dire ce qu’ils veulent d’ailleurs. Ça ne m’intéresse pas. Une seule chose compte : le coup qui m’a envoyé au tapis, c’était quoi ? Un uppercut ? Un crochet ? Un direct ?

Chambolle

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