Je voulais lire ce livre de Don Delillo depuis sa sortie. Le titre m'intriguait, le sujet également. Nous sommes dans la période du 11 septembre 2001 aux États Unis. Keith suit une foule qui tente de s'éloigner des tours jumelles. Il se fait déposer chez son ex-femme, Lianne, qui appelle l'hôpital. Keith est blessé et n'a plus d'appartement car il logeait à proximité de la zone sinistrée. Il est arrivé chez Lianne avec une mallette qui ne lui appartient pas. Il retrouve la propriétaire, une femme qui a échappé à l'effondrement des tours. Avec elle, il peut parler de l'événement. Une relation s'instaure entre les survivants alors que Keith continue de vivre chez sa femme. Cette dernière, qui s'occupe d'un atelier d'écriture pour les malades d'Alzheimer, ne cesse de s'accrocher dans tout le livre. On la sent fragile, on la sent partout à la fois : avec son fils qui guette le ciel et un homme mystérieux, avec sa mère qui s'affaiblit, avec ce mari qui revient vers elle. Et puis elle croise cet homme, ce performer qui saute des immeubles, reproduisant les attitudes des hommes qui ont tenté d'échapper à la fournaise des tours. Enfin, on croise l'un des terroristes.
Roman sur le New-York post 11 septembre, ce livre entre dans l'intimité des craintes et des traumatismes liés à l'attentat. Décrivant sans fausse pudeur mais avec une belle retenue, sans jugement, les jours qui peuvent suivre le drame. La narration n'est pas évidente, la chronologie n'existe pas vraiment et tout se mêle sans laisser beaucoup de repères au lecteur. Deconstruction inhabituelle qui convient finalement très bien à un roman sur un tel sujet.