La semaine dernière, les fans hardcore de Star Trek (les trekkies) avaient critiqué le film de J.J Abrams en usant les arguments suivants : « trop divertissant » et « trop fun ». En tant que quasi profane du matériel d’origine, ces complaintes n’ont fait que titiller ma curiosité et je me suis donc rendu dans une salle de cinéma pour voir de quoi il en retournait. Et je me suis retrouvé devant un grand spectacle de science-fiction, très bien ficelé et plaisant à regarder. Le scénario parvient à introduire l’univers pour les non initiés tout en respectant les fans à coups de caméo et de private jokes (une partie du public rigolait à certains moments alors que je restais dubitatif). Dans les rôles cultes de Kirk et Spock, Abrams a jeté son dévolu sur Chris Pine et Zachary Quinto (le Sylar de Heroes). Le premier fait un jeune premier charmeur et charmant, fougueux et maniant l’autodérision avec humour et décontraction, tandis que le second exprime avec subtilité la dualité qui l’habite. Un casting très réussi dans l’ensemble qui comprend également la jolie Zoe Saldana, Simon Pegg et Eric Bana. Seule erreur au tableau, Checov et son accent russe insupportable.
Le réalisateur de Mission Impossible 3 sait toujours bien filmer les scènes de bravoure, même si la caméra a des tendances à la tremblote un peu souvent. Les scènes de combats spatiaux ou d’action sur la terre ferme sont prenantes et efficaces. On regrettera un usage abusif des flares (ces effets lumineux sur la lentille de la caméra) qui rendent l’image un peu chargée. A part quelques longueurs notamment dans les explications physiques et spatio-temporelles, les deux heures défilent très vite et J.J Abrams peut se targuer d’avoir réussi son pari : donner un bon coup de fouet à une franchise franchement désuète depuis quelques années. Bon, il n’aura tout de même pas réussi à rendre les pyjamas multicolores sexy et à l’ère du jour, mais c’est un détail.