On est vendredi 13 aujourd’hui. En effet, le chiffre à retenir est plutôt le 14. Non pas en raison de la fête de la Saint Valentin de demain, mais en raison des 14 milliards d’Euros de profits réalisés par Total au cours de l’année 2008, annoncés dans la presse. Décidément la crise ne concerne pas tout le monde.
Cette information est à manier avec précaution. Total ne doit pas être blâmé d’avoir réalisé des profits aussi importants. La France peut être fière de disposer de telles entreprises. La question fondamentale qui se pose ici est la question de la redistribution de la richesse dans nos sociétés, qui mérite d’être revisitée.
La disparition progressive de la classe moyenne devient aujourd’hui un secret de polichinelle. Les clivages sociétaux sont de plus en plus flagrants avec une ascension continue des ventes de voitures de luxes (Porsche, 4×4) et des voitures de bas de gamme (observez le succès de la Logane), alors que marques généralistes, cibles privilégiées jusqu’ici de la classe moyenne, peinent à séduire les acheteurs potentiels. Les marques françaises n’en sont pas une exception, et sans l’aide gouvernementale l’industrie française ressentirait la crise de manière beacoup plus ostensible.
Mais, revenons à nos moutons: on nous dit souvent, vendredi 13 porte chance. Arrêtons les superstitions, et croyons-y dur comme fer. En tout cas, ce n’est pas Total qui nous dira le contraire. Quand on est roi du pétrole..
Il nous reste à nous creuser la tête sur la responsabilité sociale de Total et sur sa capacité à aider la France dans cette passe difficile. Les champions de l’industrie française doivent arrêter de se voiler la face pour comprendre qu’on est tous dans le même bateau.