Hacride au Nouveau Casino - Still all over the world*

Publié le 06 mai 2009 par Forchibrator

A l’occasion de la sortie de l’album Lazarus (lire notre chronique : cliquez ici), les Franחais d’Hacride sont passיs nous faire un petit coucou musical au Nouveau Casino de Paris qui, il faut le dire, aura vraiment accueilli du beau monde depuis janvier.
Ainsi, la caverne du Nouveau Casino s'emplit doucement, pas d'excitation notoire, un יtrange calme rטgne et celui-ci perdurera durant toute la soirיe.
Il est 20 heures et la premiטre partie, Centaurus-A, entre sur scטne.
Portיs par la rage d'un lion venu tout droit d'une contrיe froide et sauvage, ces centaures א la symphonie lourde et ancestrale, presque mythologique, nous percutent par une rapiditי יcrasante. Certes, rien de vraiment nouveau, nous sommes bel et bien dans le monde du death metal technique, c'est carrי et propre, tout en envoyant une puissance parfaitement maitrisיe, en vue d'un objectif bien prיcis : nous clouer au sol. C'est rיussi. Le public semble adhיrer, tout en brillant par une passivitי dיsolante.
Cette formation porte bien son nom, celui d'une galaxie gיante et cannibale ; l’on redoute que ces cinq teutons ne viennent א dיvorer leurs adversaires dans la lutte cruelle pour la survie sonore. Leur set fut rapide mais incroyablement efficace, et parfois mךme d'une grande intensitי. Ils quittent la scטne sous des hourras timides mais conquis, laissant maintenant place au calme avant la tempךte.

21h15, le timing est fichtrement bien respectי, et ces thrashers, bien יduquיs. L’heure pour Hacride de monter sur scטne.
L'atmosphטre se crייe instantanיment ; portיs par une onde lancinante parcourant la salle, Olivier Laffond enfourche sa batterie, Benoist Daneville prיpare sa basse et Adrien Grousset caresse sa guitare comme s'il lui promettait de ne pas lui faire trop mal. On s'attend א voir dיbarquer des colosses, mais ces derniers sont minuscules, notamment les deux gratteux, mangיs par des cheveux plus longs qu'eux-mךmes. Puis sonne le glas, voici l'entrיe du Bourreau, pardon, du chanteur : Samuel, Samuel Bourreau, sous des acclamations exaltיes.
Le set commence fort avec « My Enemy », dernier morceau du nouvel album, Lazarus. Samuel nous parle de voyage, le programme est clair, et ces thrashers progressifs explorent dans leur musique les sphטres hurlantes des mיandres humains ; on alterne entre puissance יtouffante et vol planי allumי au-dessus d'un gouffre inquiיtant. On pense א Strapping Young Lad ou Meshuggah. La fosse, et ce durant la totalitי du concert, est comme une force tranquille, chacun s'יnervant pour lui-mךme ; la violence est intיrieure, pas une once de pogo.
Le groupe a l'air d'aimer ses fans et ceux-ci le lui rendent bien, א l'image de ce gros roux, sorte de viking cachant un c�ur de midinette, qui s'יclate le gosier en hurlant les paroles de toutes les chansons, comme des appels de guerre.
A la base apeurי de se prendre des coups, voila que l’on est doucement effleurי de tous cפtיs par les longues criniטres des fans qui « headbanguent » dans un rythme soutenu et permanent, comme hypnotisיs.

Une majoritי de morceaux de leur nouvel album, Lazarus, sera jouי au Nouveau Casino, album qui est d'ailleurs prיsentי pour la premiטre fois ce soir א Paris. Le public semble trטs bien accueillir ces titres : א gorge et cheveux dיployיs. Ils n'oublient cependant pas d'honorer leurs loyaux fans en entonnant les hymnes de leurs prיcיdents albums, notamment plusieurs de leur second opus, Amoeba, ce qui ravit notre viking qui sauterait bien de joie s'il ne manquait pas de faire יcrouler les murs א chaque pas.
Le concert se termine par « On the Treshold of Death », morceau du second album, ultime coup parfaitement bien placי : les fidטles de la premiטre heure sont aux anges (ou peut-ךtre aux dיmons quand on aperחoit le regard de certains) et les nouveaux venus en redemanderont. Ce fut un trטs bon concert, sous le signe de la puissance et, יtrangement, de l'introspection. Malgrי tout, une prise de risque serait peut-ךtre יgalement bienvenue : le groupe se cantonne aux frontiטres confortables oש l'extrךme violence est encore loin, et l’on ne parlera mךme pas du gouffre intersidיral qu'ils tentent d'explorer. Ils doivent craindre d'y tomber car, dטs qu'ils s'en approchent, ils se rיtractent et retournent dans la douce et paisible normalitי.
Setlist : MY ENEMY/TO WALK/PERTURBED/A WORLD OF LIES/ ACT OF GOD/ON THE TRESHOLD OF DEATH.
Hacride – My Enemy :

Sybil Montet