C’est l’affaire de deux gars, Prieur et Mordillat, qui se sont dits comme ça qu’ils allaient mettre à bas deux mille ans d’Eglise. L’entreprise est ambitieuse, ne le négligeons pas : c’est peut-être la seule qualité qu’on ne peut leur dénier.
Corpus Christi, c’était eux. Ils ont recommencé, avec L’Apocalypse, toujours sur Arte qui leur ouvre largement les bras, suivi d’un livre, Jésus sans Jésus. Devrais-je le lire, parce que j’ai lu la réponse de Jean-Marie Salamito ? Ma conscience me torture, certes, mais la lecture de ce petit opuscule cinglant et parfois joyeusement grinçant révèle une telle somme de fantaisies, contre-sens, malfaçon voire d’anti-christianisme que le seul intérêt de la lecture ne serait que de découvrir les menues erreurs que Salamito a négligé de développer.
Que disent Jérôme Prieur et Gérard Mordillat ? Ils soutiennent une thèse d’une incroyable originalité : l’Eglise a trahi le christianisme. Jésus est venu, il avait jamais dit qu’il fallait créer l’Eglise, mais y’a des mecs qui l’ont fait et qui prétendent recueillir son héritage. En substance, c’est ça. Mais Prieur et Mordillat ont trouvé mieux pour l’illustrer. Ils ont trouvé une phrase, centrale, forte, une phrase qui plaît tant que je l’avais entendue avant eux.
“Jésus annonçait le royaume, et c’est l’Eglise qui est venue”
Alfred avait le sens de la formule. Malheureusement pour eux, et contrairement à eux, Alfred Loisy avait aussi le sens de l’Histoire. Et des sources. Si nos duettistes avaient cultivé le même équilibre, ils auraient lu le livre dont ils tirent leur motto.Lire la suite sur koz'toujours