Et s’il en reste 100, je serai le centième !
Pace y salute
Cohorte innombrable de portraits, le mois de mai t’amène un nouveau maillon. Ce mois-ci, le centième du classement Wikio est un jeune Kiwis, ce qui va être quasiment une première pour moi, ayant finalement peu croqué de camarades de ce réseau. Il s’agit d’Aurélien du blog « Du Bord de ma fenêtre« , un blog qui a fêté ses un an d’existence.
Comment débuter ? Si Aurélien était une couleur, ce serait le bleu pastel. Il y a une candeur qui se dégage en effet du personnage, et du style. On sent le type un peu rêveur, plutôt intellectuel, ami de la subtilité. Un jeune mari et papa idéaliste. Un matheux scientifique (Aurélien est ingénieur). Quelqu’un qui se méfie un peu des idéologies et des étiquettes. On imagine un type accoudé regardant distraitement les nuages.
L’Evènement du Jeudi
Cependant, derrière le coton, il y a la tige. Le père Aurélien a ses marottes, qui mettent le chocolat dans l’alu. Deux mots sont à retenir : la pensée complexe des démocrates, qu’il définit comme une pensée organisatrice qui sépare et relie, requiert une réforme de la pensée, et Edgar Morin. C’est en effet semble-t-il le maître à penser d’Aurélien.
Au départ, ignare blogueur que je suis, je pensais qu’il était un affidé d’Hervé Morin, l’ex-Modem recyclé Nouveau Centre. Et que ses billets paraissant chaque Jeudi intitulés « Les Jeudi d’Edgar » étaient à prendre au deuxième degré : « Chaque jeudi (ou presque…) je viens vous présenter un échantillon de l’œuvre et de la pensée d’Edgar Morin. Je souhaite ainsi, en rapprochant à ma modeste mesure ses idées de la politique en général et du MoDem en particulier, nourrir les débats qui prendront place pour définir, et éventuellement mettre en application, ce nouveau modèle de société que des millions de français ont appelé de leurs vœux en mai 2007. »
Mais non. Il est sérieux, et la pensée d’Edgar est pénétrante (plus en tous les cas que celle d’Hervé). En plus, j’y vois là un point commun : c’est le seul blogueur qui, à ma connaissance, numérote consciencieusement certains billets et publie des séries comme « Mardi c’est Kiwis » ou « Portraits du centième »…
Autre rigidité derrière l’auréole, l’anti-sarkozysme. En fait, Aurélien fait une fixation sur les chiens aboyeurs du régime. Les Morano, les Lefebvre, ça ne passe pas. Pas du tout. J’y vois là autant une critique d’ordre politique qu’un réflexe pavlovien, une espèce d’allergie naturelle. Car ce sont les seuls billets qui dégagent un parfum âcre au milieu de ce blog bleu bonbon. Lisons les titres et les textes : « la honte de ce pays », « le degré zéro de la politique« . Ce ne sont pas ses meilleurs d’ailleurs…
Conclusion sur la pensée complexe d’un démocrate décomplexé
Le blog d’Aurélien est donc une alchimie originale entre deux stratégies de bloguing, parfois difficiles à faire alterner, et qu’on retrouve dès les premiers billets : une découverte sociologique et philosophique de la pensée de Morin, et une vision plus belliciste du Sarkozysme. J’espère qu’il parviendra un jour à synthétiser un troisième niveau intermédiaire qui permettrait de faire le lien entre ces deux piliers.
Voilà de bonnes raisons je crois d’inclure ce blog dans vos favoris. Je précise en plus que nous n’étions pas destinés à nous apprécier – après tout, le seul Aurélien que j’ai connu, au CM1, était un petit angelot blond premier de classe que j’avais détrôné pour le prix d’excellence annuel, et qui me vouait une haine féroce…«
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