Titre original : Pride and prejudice
"C'est une vérité universellement reconnue qu'un célibataire pourvu d'une belle fortune doit avoir envie de se marier, et, si peu
que l'on sache de son sentiment à cet égard, lorsqu'il arrive dans une nouvelle résidence, cette idée est si bien fixée dans l'esprit de ses voisins qu'ils le considèrent sur-le-champ comme la
propriété légitime de l'une ou l'autre de leurs filles." (incipit)
C'est le point de vue de Mrs Bennet, mère de cinq filles à marier, lorsque Mr Bingley, jeune homme fortuné,
devient locataire de Netherfield Park, dans ce petit village de Longbourn. Aussitôt, à la faveur d'un bal, ses voeux semblent s'exaucer pour son aînée Jane, tandis que sa soeur Elizabeth,
âgée de 21 ans, surprend un commentaire peu flatteur à son égard de la part de Mr. Darcy, ami richissime de ce voisin tant convoité. Mais le pire sans doute reste à venir puisque Mr. Darcy, ne
manquant pas d'un certain orgueil, voyant d'un très mauvais oeil un éventuel mariage avec la famille Bennet, décide d'en éloigner son ami, tout d'ailleurs comme lui, qui s'est insensiblement
épris d'Elizabeth, mais sans jamais le lui manifester...
De ses lectures de romans à l'eau de rose, Jane Austen en a tiré l'ivraie, et, contrairement à ces derniers, a
choisi pour protagoniste une jeune femme lucide et intelligente, qui n'épargne personne de ses observations sarcastiques et pertinentes. De fait, c'est toute une galerie de portraits
psychologiques qu'elle brosse ainsi, rendant bien l'idée de la société de rentiers et héritiers sous George III, de ses us et coutumes. Un plaisir à lire.