2009 - Bat For Lashes - Two Suns - Reviews - Chronique d'une nymphe qui dévoile un monde musical merveilleux

Publié le 06 mai 2009 par Saab190780


La revoilà, Natasha Kahn et ses girls. La première fois que j'ai entendu Bat For Lashes c'était en 2006. L'arrivée Two Suns met un terme à ma longue attente qui se trouve enfin comblée. Le cheminement a été long mais pas vain. Après un premier album divin Fur and Gold que j'ai chroniqué ici, c'est avec un vrai bonheur que j'ai accueilli ce second album. Leaké assez tôt sur le net, je n'ai pas vraiment eu le temps d'appréhender ce retour qui aurait pu sonner le glas à sa carrière. En effet, après l'écoute de quelques extraits, j'ai été rassurée : la cuvée s'avérait meilleure que jamais et depuis que j'ai le cd en main (depuis deux bonne semaines), je ne me lasse pas de faire tourner sur ma platine ce nouveau petit chef d'oeuvre pop.

La musique de Natasha est des plus originales en ces temps de banalité FM : new wave, électro, dream pop, indie, lo-fi, beacoup de termes peuvent lui être qualifiéé mais cela ne peut résumer la richesse de son univers musical. L'atmosphère, le mysticisme qui rôdent autour de l'oeuvre que cette artiste atypique parvient à insuffler relève presque du miracle. Le pire (ou plutôt le meilleur) est que sa musique est loin d'être alternative ou expérimentale, elle est ouverte à tout auditeur lambda qui voudrait se plonger dans un univers féérique, poétique, mélodique, sombre voir clairement mélancolique. Le tout est extrêmement bien contruit et ficelé. Sans oublier, bien entendu, la voix de Natasha : d'une extême parenté avec celle de Björk, elle est beaucoup plus maîtrisé et n'offre pas tous les tics envahissants de sa consoeure (mais il y en a tout de même, oups !). Elle est sublime, sa voix : légère, sensuelle, ronde, subtile, d'une belle perfection pour la pop et qui représente l'une de mes préférées à l'heure actuelle (moi qui ai été une très grande fan de Björk avant de me lasser de son univers parfois hermétique tout en continuant de respecter l'inventivité de l'artiste).
Glass nous introduit ou plutôt nous immerge dans une autre dimension : grosses percussions, bruits cristallins en tous genres, voix frémissante, et puis un refrain de toute beauté qui met en évidence les améliorations vocales de Natasha, les aigus sont magnifiques, la mélodie mémorable. Une merveille. Si Sleep Alone ne nous dépayse pas par rapport au morceau d'ouverture, les nappes de synthé façon 80's font leur apparition avec une efficacité déconcertante. Le résultat aurait pu être kitsh ou du plus mauvais goût et pourtant... cela s'avère un petit chef d'oeuvre d'efficacité. Ce morceau qui a tous les airs du futur single possède une mélodie particulièrement envoûtante. Un must. Sur Moon and Moon, Natasha renoue avec une note plus intimiste et posée. Ce morceau piano-voix éthéré est d'une douceur absolue. Encore et toujours un highlight de l'album. Sublime. Daniel, le fameux single, est, sans contestation possible, l'un des meilleurs titres pop de l'année 2009. Impossible de ne pas se rappeler de ce rythme si caractéristique des 80's, de cette mélodie imparable, de cette voix magnifique. Le tout est d'une grande perfection.
Peace Of Mind avec ses sonorités gospel / indienne / psychédélique possède un caractère incantatoire proche d'un mysticisme de bon goût. De quoi ressentir des frissons de bonheur. Siren Song allie moments tempétueux et calmes. Une dualité omniprésente sur cet album qui propose à la fois des morceaux très accrocheurs et des pistes plus posées. Une piste majestueuse et intense. Pearl's Dream, ahh cette chanson je l'adore, je la sublime, encore de quoi alimenter le mythe de Natasha. Encore une chanson avec une mélodie entêtante, une rythmique tribale qui ensorcelle au même titre que sa voix. Une nouvelle merveille. La fin de l'album est sans aucun doute plus calme, invite à davantage de douceur et de mélancolie. Good Song propose un titre aux saveurs shoegaze évanescentes. On se sent comme plongé dans un songe ouaté. Le summum du plaisir. Two Suns par contre propose une face plus sombre et torturée de la musique de Natasha. Des percussions nerveuses auxquelles on ajoute des clappements de mains, des bruits de verre, et surtout cette voix si proche de Björk que cela en est terriblement troublant. Ambiance apocalytpique garantie pour cette fabuleuse piste. Travelling Woman est certainement la chanson la plus lumineuse et qui propose le plus beau texte de l'opus. Un morceau piano-voix qui met en avant l'émotion féminine de l'artiste. Somptueux. The Big Sleep avec en featuring le chanteur culte Scott Walker est une pure tuerie atmosphérique. Ce morceau provient d'une autre galaxie, tout simplement.
Cet album, d'une sophistication extrême, (merci au producteur Davd Kosten qui n'est pas pour rien dans l'élaboration de l'ambiance musicale particulièrement réussie de l'album) possédant des mélodies incontournables est un véritable must de 2009. Assurément dans un top 10.

Note Finale : A++