Le titre est une citation d'Aristote.
Il y a deux ans, c'était la fiesta au Fouquet's... Cécilia s'en souvient sûrement, même si elle a depuis tout fait pour oublier le show...
Il y a deux ans, ma migraine qui durait depuis deux semaines (... et qui avait atteint son paroxysme lors du débat Royal/Sarko...) s'est transformée en colère (non je ne me calmerai pas... non plus...), colère forte et cependant génératrice d'énergie. Mais l'énergie ne suffit pas. Il faut du courage, et il faut la force d'un groupe.
Mais dans un contexte de crise dans lequel le régime en place confisque le dialogue social, réprime les libertés publiques et instaure la normalisation des inégalités... (non je n'ai toujours pas lu le dernier livre de F. Bayrou ;-)), il faut proposer et agir contre un "ordre" sécuritaire qu'on essaie de nous imposer et qui avec le temps s'avère être un désordre au regard d'un humanisme dans lequel on mettrait la personne au centre du "progrès".
Qui doit être courageux quand notre démocratie est en danger? Celui qui explique ou celui qui se lance et qui agit?
Entre vanité et altruisme, la justification de la révolte et de l'intervention active a du mal à trouver sa place. Il ne s'agit plus de devenir un héros qui agit en dépassant toutes les limites de manière inconsciente, mais de redonner de la valeur à la définition platonicienne et socratique du courage présenté comme "une science de ce qu'il faut craindre et de ce qu'il faut oser"... Tout cela parait bien froid et GuiGrou mon lecteur préféré va encore râler si je parle de science et non d'action... alors qu'il s'agit en fait d'intelligence pratique comme le montre Martin Legros (Philosophie Magazine, "Etre courageux, est-ce réfléchir ou se lancer?"), car le fait de peser le choix de l'action à la lumière de ses propres valeurs, de mettre en jeu sa propre personne, permet la constance, la maîtrise et le respect des valeurs... pour ne pas se lancer à l'aveuglette et faire le malin dans un souci de "communication" de sa bravoure.
Il faut construire un projet permettant cette constance et ces actes fidèles aux valeurs de l'humanité, en amont de toute action qui se répercute ensuite dans notre vie de tous les jours, citoyenne, et aussi dans les associations ou les groupes agissant.
Les courageux qui doivent s'affirmer aujourd'hui au premier plan sont :
- les journalistes qui doivent informer en toute indépendance et objectivité, suite à un travail d'investigation, d'analyse et de mise en perspective.
- les élus qui ne doivent pas choisir des textes en fonction de leur clan mais en raison des motifs premiers qui les ont poussés à s'engager et à NOUS REPRESENTER (oui nous... les électeurs et nos enfants).
- les décideurs en général (entreprises, associations, partenaires sociaux, gouvernants, ministres) qui doivent préférer des décisions qui répondent à une vision globale et non à des coups de coeur/tête à l'emporte pièce.
- nous tous qui ne devons pas hésiter à rappeler à ceux qui nous représentent qui nous sommes et quelles sont nos attentes.
Pour tous les exclus ou tous ceux qui ne sont pas en mesure de prendre le recul nécessaire pour mesurer cette responsabilité collective, il s'agira aussi de ne pas les oublier.
Bref, 2 ans qui nous prouvent que non, il est impossible de continuer sur cette voie génératrice de la défense des intérêts des plus puissants. Puisque notre société souffre.
2 ans qui nous obligent à nous regrouper et à agir... et à construire une Europe politique et sociale qui nous oblige à prendre de la hauteur sur la politique de surface qui est menée en France.
Suite bientôt...