C’est la question que posent tous les comités éditoriaux d’entreprise, qu’ils se réunissent pour préparer un magazine, un webzine ou un rapport d’activité. Qu’est-ce qui se passe d’important dans notre groupe, de quoi va-t-on, peut-on parler ? Or cette question à la fois simple et essentielle reste de plus en plus souvent sans réponse.
Trop d'informations ? Nous avons récemment mené une étude auprès d’une dizaine de directeurs de la communication de grands groupes sur la production des rapports d’activité. Ils évoquent tous un travail titanesque de tri dans une masse d’informations, de données, de documents dont la remontée s’est faite "en vrac", sans filtrage, ni vrai système de reporting. Mais souvent aussi par le manque, l’absence complète de visibilité sur l’activité réelle des unités, sur les innovations, sur les projets. Les causes de cette coupure sont connues : avec l’évolution des organisations, plus fragmentées ; avec la réduction des équipes fonctionnelles, centrées sur la production immédiate des outils… les "canaux" de remontées d’information qui fonctionnaient dans les groupes très intégrés, se sont taris.
Mais pas partout. J’évoquais récemment le sujet avec François Regniault, qui pilote les dispositifs éditoriaux de la SNCF. Pour lui, "l’essentiel du travail d’un chargé de communication, c’est d’entretenir son réseau, ses contacts… d’être un véritable capteur de ce qui se passe dans le secteur dont il a la charge, comme un chef de rubrique dans un grand journal. Ça, c’est une fonction que l’entreprise ne peut pas sous traiter." Mais combien de services communication intègrent cette dimension ?