LGV : Feltesse met la pression

Le président de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) a dénoncé hier «l’irresponsabilité» de l’Etat dans ce dossier et appelle les autres collectivités locales à faire front commun Vincent Feltesse a le sens de l’agenda. Alors que Guillaume Pépy, président de la SNCF, était de passage hier à Bordeaux, il en a profité pour critiquer durement la position du gouvernement qui vient de reporter le lancement du second appel d’offres pour le financement de la Ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux. Selon l’Etat, plusieurs des 57 collectivités territoriales concernées auraient posé des conditions d’engagement trop contraignantes. «L’Etat n’est pas au rendez-vous et agit de manière irresponsable», déplore le président socialiste de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), considérant toutefois comme «normales» les réserves des élus locaux, et souhaitant qu’une décision favorable soit prise avant l’été. Attendu à l’horizon 2015, ce projet, d’un coût total de 9 milliards d’euros, constitue en quelque sorte le tronc du futur réseau Sud Europe Atlantique vers Toulouse et Hendaye où la ministre Michèle Alliot-Marie serait peu encline, selon lui, à voir arriver le TGV dans son Pays basque électoral. «Tout le monde s’est engagé. Il faut maintenant que l’Etat soit cohérent. On attend beaucoup de Matignon mais il est de mauvaise foi dans cette affaire», peste-t-il, assurant que la CUB avait, pour sa part, obtenu satisfaction sur les critères de sa participation, d’un montant global de 162 millions d’euros. Le maire de Blanquefort ne compte cependant pas s’offusquer tout seul dans son bureau de la CUB et appelle ses partenaires publics à faire front commun «pour être plus performants, notamment au niveau du lobbying.» Les différents élus locaux pourraient ainsi bientôt se retrouver autour de la rédaction d’une lettre au gouvernement.

Guillaume Balout

Ligne D : «pas de ligne croupion»
Alors que les réunions publiques sur le futur tracé de la ligne D du réseau Tbc vont bientôt s’achever et que la CUB prendra sa décision à l’automne, Vincent Feltesse a indiqué hier qu’il souhaitait que cet axe ne soit pas «une ligne croupion qui s’arrêterait dans un premier temps aux boulevards», comme l’a pourtant envisagé Alain Juppé lors du dernier conseil municipal de Bordeaux. «Il faut aller plus loin tout de suite, jusqu’à la rocade voire au-delà.»