"Les Bordelais aiment le reggae"

Publié le 05 mai 2009 par Bordeaux7

Alors qu'il se produit devant des milliers de personnes sur les scènes internationales, le musicien Seyni passe plutôt inaperçu dans la capitale girondine, ou il réside. Rencontre Comment expliquez-vous cette notoriété internationale et non locale ?
C'est vrai, je suis basé à Bordeaux, mon fils est né ici et je possède mes propres studios. J'adore cette ville et j'y ai beaucoup d'amis mais les médias parlent peu de moi. Le public aime le reggae mais les organisateurs sont plus frileux pour programmer des soirées autour du style.
Pourtant vous vous produisez souvent au Summer Jam festival, un des plus importants d'Europe.
Le plus grand même ! Cet été, il s'agira de mon troisième passage à Cologne aux côtés de Pablo Moses, U-Roy, Tiken Jah Fakoly ou Damian Marley. J'ai l'habitude de les rencontrer : nous faisons la fête ensemble puis chacun reprend sa route.
Comment avez-vous connu vos musiciens, les Yeliba ?
J'ai une carrière assez carrée alors beaucoup veulent jouer avec moi. Les Yeliba sont issus de différents horizons. 
Votre dernier album Mon Général se révèle toujours aussi engagé.
Le reggae est une musique accompagnée d'un message militant. Le disque est censuré en Guinée, dont je suis originaire, car la société n'est pas encore prête à entendre ça. Or, on ne critique pas, on constate des vérités comme la corruption ou les armes qui circulent à cause de l'Occident.
De la même façon, vous participez à un grand concert dimanche dans le cadre de la commémoration de l'abolition de l'esclavage.
Oui, il s'agit d'un concert très cher à mes yeux dans la mesure où mes grands-parents faisaient partie des déportés du commerce triangulaire. Quand la radio Black Box m'a sollicité pour y participer bénévolement, j'ai sauté sur l'occasion.

Propos recueillis par Carine Caussieu
En concert dimanche à 20h, place Pey-Berland. Infos : http://www.myspace.com/seyniyeliba