Une petite leçon de démocratie participative

Publié le 05 mai 2009 par Hajen

C’est bien une leçon de démocratie participative. Avant hier, Soren, créateur et auteur de Mindoverflow a trouvé une citation de Victor Hugo qui s’avère pertinente et tout à fait d’actualité. Voici la citation en question :

Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient - le mot n’est pas trop vaste - au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous.

Victor Hugo, Discours d’ouverture du Congrès littéraire international, 1878.

Cette citation met en avant tout ce que les anti-Hadopi défendent, c’est à dire : une culture libre hors d’atteinte de la cupidité de certains (majors en tête), une primauté de l’intérêt général sur celui des particuliers et surtout une émancipation culturelle et de l'esprit permise par cet outil formidable qu’est Internet.

Séduit par la citation, je n’ai pas tardé à l’envoyer aux députés Jean Pierre Brard (PCF) et Patrick Bloche (PS) pour qu’elle illustre et avec un peu de classe, soyons honnête, la stupidité de cette loi qui va à contre sens de l’Histoire. Hors voilà que le lendemain (4/05/2009), Jean Pierre Brard cite la phrase en question pour clôturer son intervention relatif à l’article 2 de l’Hadopi qui prévoie la création d’une haute autorité indépendante chargée de la surveillance et la suppression à l’accès Internet à 1000 personnes et familles par jour.

J’ai envie de dire que cette petite histoire est représentative de la capacité qu’a Internet à révolutionner la politique et la participation des citoyens à la vie parlementaire. Internet porte bien les prémices d’une nouvelle forme de démocratie où chacun peut participer, être entendu et repris par les élus dans les grandes institutions républicaines françaises et européennes. Et c’est ce même outil que certains veulent filtrer et mettre hors de disposition des citoyens.