La première année de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République avait fait "Bling Blang Bing". Cette deuxième année de présidence Sarkozy a marqué un tournant: le monarque a été paradoxalement sauvé par la crise mondiale. Formidable diversion, l'effondrement du système financier internationale et la récession économique généralisée ont masqué l'inefficacité du programme économique et social de Nicolas Sarkozy. Mais surtout, le président a aussi montré combien il pouvait être formidablement contre-productif: ses réformes aggravent les situations qu'elles entendaient améliorer. Heures supplémentaires, bouclier fiscal, pôle emploi, réforme de l'audiovisuel, les exemples sont nombreux de ces réformes-boomerang qui reviennent en pleine figure de ses promoteurs.
Voici la chronique d'une année "boomerang" où l'on voit Sarkozy tel qu'il est : anachronique, sans vision, agité et grossier.
53ème semaine de Sarkofrance : raisonnable... pour qui ?
Sarkozy entame sa seconde année à l'Elysée en faisant détailler son projet d'"offre raisonnable d'emploi" qu'un chômeur devra accepter à l'avenir sous peine, après deux refus, d'être radié pendant 2 mois. Aggraver les déficits publics par le paquet fiscal est également raisonnable en Sarkofrance, tout comme réduire la couverture maladie : la ministre de la Santé explique que les frais d'optique devraient être à terme pris en charge par les mutuelles et l'assurance privée. Précariser les seniors est tout aussi raisonnable, puisque leur pension n'augmenterait que de 1,9% et que les pré-retraités de 57 à 60 ans devraient pointer prochainement au chômage. Les plus riches seront raisonnables : En 9 mois, le nouveau bouclier fiscal à 50% a servi à rembourser 129 millions d'euros à 3500 foyers...
54ème semaine de Sarkofrance : services minima
Sarkozy se réjouit du taux de chômage, mais surtout d'une croissance française estimée à 2,2% pour 2008: "Je dis simplement à Bruxelles: regardez vos chiffres. Parce que si l'INSEE a revu ses chiffres (de la croissance pour 2008) à la hausse, peut-être que Bruxelles peut aussi s'interroger sur ses chiffres". Confondant garde d'enfant et éducation, il menace les enseignants d'un service minimum à l'Education. Les députés UMP boudent et laissent la gauche rejeter le texte de loi sur les OGM mardi 13 mai.
55ème semaine de Sarkofrance : «Gouverner c'est faire croire»
A quelques mois du procès de l'Angola-gate en France, il s'est déplacé, en personne et en l'espace d'une journée, pour consoler le président angolais. En France, Sarkozy corrige le tir. L'Elysée se fâche contre les députés UMP récalcitrants: la loi sur les OGM fut votée. Tout comme, le 15 mai, celle sur la protection des journalistes et des juges. Elle garantit.. que le secret des sources pourra être levé en cas "à titre exceptionnel et lorsqu'un impératif prépondérant d'intérêt public le justifie". Sarkozy communique enfin sur ses succès : 60% des entreprises utiliseraient des heures supplémentaires défiscalisées.
56ème semaine de Sarkofrance : "S'agiter plus pour agir moins"
On le croyait plus calme, enfin "présidentiel". Fausse alerte ! "L'agité est de retour." Il se lève tôt, exhibe son épouse, lance des idées à la pelle. Cette 56ème semaine de Sarkofrance fut un bel exercice de confusion : l'agitation cache l'inaction: un déplacement en province le lundi, une visite à Rungis le mardi, un saut en Pologne le mercredi, un dîner avec Poutine le jeudi, un voyage en Autriche le vendredi.
57ème semaine de Sarkofrance : "vous saviez ?"
A chaque "réforme" gouvernemental, on nous explique que Sarkozy applique son programme présidentiel, que les Français ont voté en connaissance de cause. Savions-nous vraiment pour le Bling Bling ? Carla Bruni se fait prendre en photo dans le Fauteuil Présidentiel devant un Nicolas Sarkozy souriant. Saviez-nous pour le déficit budgétaire ? On l'a annoncé à 45 milliards d'euros cette semaine. Saviez-nous pour Rachida Dati ? Ses volte-faces opportunistes agacent jusque dans son camp. Ses bourdes inquiètent Sarkozy. Elle s'est mise à dos l'institution judiciaire, la moitié de son cabinet l'a quitté, elle dérape à l'Assemblée.
58ème semaine de Sarkofrance: le président trompe-l'oeil
Nicolas Sarkozy annonce de nouvelles mesures d'économie du train de vie de l'Etat, sauf pour le sien. Après ses 500 000 euros de travaux de rénovation intérieure à l'Elysée et son augmentation de salaire, il s'est commandé un "AIR FRANCE ONE". Avec un an de retard, Rachida Dati a présenté sa réforme pénitentiaire. En vain, puisque son examen au parlement est repoussé à ... 2009. Coté Europe, le Traité Simplifié est refusé par un référendum iralandais. Et Kadhafi, le nouvel ami, refuse l'Union de la Méditerranée chère à Sarkozy.
59ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy est inefficace
Sarkozy jubilait de l'adoption au forceps du Traité "Simplifié" (250 pages) par les gouvernements de l'Union. Un an plus tard, la ratification nécessaire du document échoue sur une plage irlandaise. En économie, le gouvernement se trompe de croissance; depuis août 2007, les économistes préviennent que la croissance française ne sera pas supérieure à 2%: crise financière, faiblesse du pouvoir d'achat, choc pétrolier, inflation record, immobilier en berne, les obstacles sont nombreux. Rien n'y fait. L'équipe au pouvoir se bouche les oreilles. Elle maintient ses défiscalisations qui plombent les comptes sociaux. Le déficit de la Sécurité Sociale atteindrait 8,9 milliards d'euros en 2008. Mercredi, Sarkozy dévoile ses plans sur la Défense. Sur le moment, personne ne relève la création d'un grande direction du renseignement intérieur qui lui serait rattachée.
60ème semaine de Sarkofrance : Nicolas Sarkozy est-il Super-Dupont ?
Tel un super-héros, il a visité Israël et la Palestine. Un triomphe. On a cru un instant qu'il allait sceller la réconciliation. De retour à Paris, en quelques minutes et haussements d'épaules, Nicolas Sarkozy a annoncé à une commission quelque peu surprise qu'il était moins hypocrite qu'il choisisse désormais lui-même le président de la télévision publique. Le gouvernement a aussi lancé sa campagne de publicité vantant les mérites de ses mesures en faveur du pouvoir d'achat. Pourtant, le moral des ménages Français est toujours au plus bas, les heures supplémentaires n'ont pas augmenté et coûtent 160 millions d'euros par mois au budget de l'Etat. La dette publique de la France explose, à 1 250 milliards d'euros et la croissance est revue à la baisse.
61ème semaine de Sarkofrance: Ingrid, sais-tu où tu es ?
La libération heureuse d'Ingrid Bétancourt a éclipsé le début de la présidence française de l'Union Européenne. Ingrid sait-elle seulement où elle a atterri ? Elle ne connaît pas Christine (Lagarde), qui lui expliquera que pour gagner moins, il faut travailler plus. Ingrid ne connaît pas non plus Edvige. Depuis le 27 juin, les adolescents peuvent être fichés dès 13 ans. Ce fichier s'appelle Edvige, pour Exploitation Documentaire et Valorisation de l’Information GEnérale. Ingrid ne connaît pas Brice (Hortefeux), ce ministre d'Etat, qui gère les rafles, les expulsions et l'identité Nationale française. Depuis quelques semaines, il semble vouloir gagner là-bas (à Bruxelles) ce qu'il a perdu depuis longtemps ici : la crédibilité. Les Européens accepteront-ils de "partager la honte"?
62ème semaine de Sarkofrance : le précipice de Nicolas Sarkozy
On a senti François Fillon inquiet : "Je ne serai pas le premier ministre qui laisse aux générations futures la facture de nos imprévoyances et de nos lâchetés." La faillite de l'Etat semble une possibilité. Le projet de loi sur la modernisation de l'économie arrive (enfin ?) au Parlement. A la crise du pouvoir d'achat le gouvernement répond CDiscount et loi de la jungle ! Les prévisions de croissance sont mauvaises. Le chômage repart à la hausse. La production industrielle a baissé de 3% en mai. Côté immigration, la commission sur "le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d'immigration" présidée par Pierre Mazeaud considère les quotas migratoires "irréalisables ou sans intérêt."
63ème semaine de Sarkofrance : chez Nicolas, "le menu est plus varié"
La garden party du 14 juillet fut réussie, à en croire les participants. Le Président a réussi un joli coup, avec ses 43 hôtes étrangers. «L'avantage, avec l'Union pour la Méditerranée, c'est que le menu est plus varié» déclarait un participant.... Mais les plats ont ils vraiment changé ? Quand il reçu les députés UMP mardi 15 juillet pour les souder autour de sa réforme constitutionnelle, Nicolas Sarkozy a martelé son propos: "J'ai raison". Sur la Syrie, la Chine et la Libye, il a "raison" de soutenir les dictateurs laïques contre la menace islamiste; ou la Chine pour faire pression sur le Soudan dans la crise du Darfour. Côté France, la loi sur le service minimum à l'Education Nationale a été adoptée en urgence. Urgence ? Il pense à transformer la Poste en société anonyme pour l'introduire en Bourse d'ici deux ans. Sarkozy a raison, c'est lui qui le dit.
64ème semaine de Sarkofrance : la petite semaine d'un petit président
Nicolas Sarkozy a gagné sa réforme institutionnelle, à une voix près (celle de Jack Lang), lundi 21 juillet.Le Président conserve son droit de vie ou de mort sur l'Assemblée Nationale. Le temps de la monocratie est arrivé. Bernard Tapie a gagné contre le Crédit Lyonnais, grâce à une intervention en sous-main du pouvoir. A l'occasion d'une nouvelle salve de réformes (anti)sociales, même les cadres se sont réveillés : ils ont découvert que chaque entreprise sera libre de négocier en interne, avec les représentants syndicaux, leur temps de travail.
65ème semaine de Sarkofrance: petites vacances ... pour qui ?
Nicolas et Carla sont partis en vacances au Cap Nègre, dans la résidence de la famille Bruni. En pleine présidence française de l'Union, Sarkozy s'absente 6 semaines... Dans Vanity Fair, l'épouse du chef de l'Etat se voit comme Jacky Kennedy et pose sur le bureau de son mari. Les ministres ont essayé d'occuper le terrain. Rachida Dati a tenté de faire oublier sa Web Tv narcissique de la semaine passée en dévoilant son plan pour les prisons (recours plus importants aux aménagements de peine et à la résidence surveillée, mais aucun moyen supplémentaire nouveau). Roselyne Bachelot et Eric Woerth ont dévoilé le plan d'économie de l'assurance maladie, déjà déficitaire de 4 milliards d'euros cette année.
66ème semaine de Sarkofrance : le fantôme chinois du monarque
La Chine inaugure les Jeux Olympiques. Nicolas Sarkozy a fait l'aller-retour depuis le Cap Nègre, avec son fils Louis. A la 17ème Conférence Mondiale sur le Sida qui se tient depuis le 5 août à Mexico, la France n'envoie qu'un ambassadeur. La France ressemble à une monarchie. Sarkozy a même son Fouché. Le "Monsieur renseignement de l'Elysée" a été nommé le 23 juillet dernier. Sarkozy aura aussi sa loi pour "les pauvres". Le Revenu de Solidarité Active joue déjà son rôle de pare-feu social du gouvernement. Il sera voté dès septembre. La loi LME est promulguée dès le 1er août, et avec elle la fin progressive de dispense de recherche d'emploi pour les seniors de plus de 55 ans et l'offre raisonnable d'emploi.
67ème semaine de Sarkofrance : incompétence diplomatique... seulement ?
Sarkozy annonce qu'il rencontrera le Daïla Lama en décembre prochain. Belle gaffe ! Il avait laissé planer le doute sur sa propre venue aux JO, puis y est allé, mais en promettant de rencontrer le Dalaï-Lama; nouvelle volte-face pour calmer la Chine (et signer un contrat nucléaire), il reporte ce rendez-vous et envoie sa femme. Vous suivez ? Dans le conflit armé opposant la Russie à son petit voisin la Géorgie, on a cru un temps que Nicolas Sarkozy avait bien joué. Mais la Russie ne respecte pas le cessez-le-feu que Sarkozy nous a vendu. Y-avait-il seulement accord ? Ces déboires étrangers occultent les difficultés intérieures: la France était en récession au cours du second trimestre 2008. Christine Lagarde promet un "rebond" de la conjoncture à la fin de l'année. Si elle savait...
68ème semaine de Sarkofrance : sang chaud à l'étranger, sang-froid à l'intérieur
Nicolas Sarkozy se défend dans le Figaro sur l'affaire géorgienne: il avait conclu autre chose avec les Russes. Ces derniers pourront rester. En début de semaine, dix soldats français sont tués en embuscade en Afghanistan. Sarkozy rate son hommage aux défunts, en ramenant la couverture à lui, glosant sur " la solitude d’un chef de l’Etat face aux décisions qu’il doit assumer". L'INSEE confirme que les créations d'emplois salariés en France ont également baissé au deuxième trimestre 2008. C'est la première fois depuis 5 ans. Cette fois-ci, tous les indicateurs sont mauvais: production industrielle, inflation, créations d'emplois, croissance. Avec la loi de modernisation de l'économie qui vient tout juste d'être votée (le 23 juillet), le gouvernement n'a aujourd'hui aucun plan de relance à lancer, ni plus aucune marge de manoeuvre.
69ème semaine de Sarkofrance : le rebond avant le combat
A l'étranger, Sarkozy se range à la position américaine: la Russie vient de reconnaître l'indépendance de deux provinces géorgiennes. Le monarque se plaint. En France, il rebondit à gauche. L'annonce du lancement du RSA, puis son financement par une taxe de 1% sur les revenus financiers est un coup de maître. Comme frappé par une révélation divine, il a tenu jeudi 28 août un discours angélique : "les pauvres ont besoin d'aide"; "les riches doivent être solidaire"; "la France souffre de ses déficits." Sans rire ? Le monarque laisse à sa majorité réticente le soin de décider si cette nouvelle taxe sur 1,1% de certains revenus du capital sera ou non intégré dans le calcul du bouclier fiscal à 50%. La seule mesure sociale de Nicolas Sarkozy depuis 69 semaines consiste à encourager les RMistes à prendre des jobs de caissières ou de manutentionnaires à temps partiel.
70ème semaine de Sarkofrance... présidentielle ou ridicule ?
Sarkozy est à Damas. Il souhaite décrocher Bachar El Assad de son allié iranien, et replacer la France au cœur du processus de paix au Proche Orient. Mais ses pulsions le rattrapent. Énervé, nous dit-on, que l'un des leaders nationalistes corses, Jean-Guy Talamoni, ait pu fouler le jardin de son ami acteur Christian Clavier, Nicolas Sarkozy a fait limoger le coordinateur des forces de police en Corse. Énervé, nous dit-on, par un manifestant qui brandissait une pancarte "casse-toi pov' con", l'insulte prononcée par le Président lui-même à l'encontre d'un visiteur du Salon de l'Agriculture en février dernier, il a fait poursuivre le contestataire pour "offense au chef de l'Etat."
71ème semaine de Sarkofrance: un Président complexé ?
Nicolas Sarkozy s'est caché des sujets majeurs: Edvige, Tapie, pouvoir d'achat, le président n'était plus là. Il a préféré faire l'acteur à Moscou ou afficher sa foi personnelle devant le Pape. Il n'assume pas certaines polémiques nationales. Il a besoin de fusibles, qu'il s'agisse de Michèle Alliot-Marie (concernant le fichier Edvige qu'on lui demande de retravailler), ou Christine Lagarde (qui doit assumer la relaxe de Tapie dans l'affaire Adidas-Crédit Lyonnais et l'échec de la loi Tepa). Sarkozy sort aussi facilement de son costume présidentiel. Face au pape, il est paralysé par sa foi, et nous explique que la laïcité doit être positive. Face à Medvedev et Poutine, qu'il rencontrait avec une délégation européenne, il est submergé par un narcissisme presque infantile : "je mets au défi qui que ce soit d'obtenir mieux !"
72ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy, impuissant donc agité
Les bourses s'effondrent, Lehman Brothers disparaît en un week-end avec ces 700 milliards de dollars d'actifs, et Sarkozy ne dit mot. Quand le premier assureur mondial manque de disparaître, sauvé par le gong d'une nationalisation sans précédent par l'Etat fédéral américain, il ne dit rien. Quand les Bourses américaine, asiatiques et européennes continuent de chuter, il ne dit toujours rien. Une longue semaine s'est déjà écoulée sans réaction présidentielle. On parlait déjà récession depuis des semaines. Le crash boursier a porté le coup de grâce. Le Ministère de l'Emploi a confirmé hier que le pouvoir d'achat des salariés a bien baissé au second trimestre.
73ème semaine de Sarkofrance: Sarko se chiraquise
Nicolas Sarkozy a grillé ses cartouches dans les premiers mois de son mandat. Toutes les menaces extérieures étaient prévisibles. La croissance du PIB a ralenti dès le dernier trimestre de 2007; l'inflation a dérapé mois après mois; le pouvoir d'achat s'est tassé début 2008; les créations d'emploi salarié ont fortement ralenti depuis des mois. Jeudi 25 septembre, le président avait rassemblé un oratoire de 4000 fidèles au Zénith de Toulon. Procureur des dérives du système boursier "qui a trahi les valeurs du capitalisme économique de marché", il s'est auto-proclamé Sauveur du Capitalisme. Il a surtout promis la garantie de l'État à l'épargne des particuliers.
74ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy n'est pas Roosevelt
Le gouvernement français a dû sauver Dexia, en injectant 3 milliards d'euros dans la banque aux côtés des Belges. La crise financière devient européenne. L'Irlande garantit, sans prévenir et sans plafond, l'intégralité des dépôts dans ses banques... En France, Sarkozy a autoritairement décidé de "nationaliser" la construction de 30 000 logements qui peine à démarrer faute d'acquéreurs. Jeudi, il a fait savoir que 22 milliards d'euros collectés par les livrets A seraient dédiés au soutien des PME. Puis il promet une revalorisation de la prime de Noël pour les Rmistes. C'est tout ? Aucune relance à l'horizon. Les pays européens sont déboussolés.
75ème semaine de Sarkofrance: la semaine noire
Le 6 octobre, ce "lundi noir", un Président protégé par des CRS parlait à des futurs chômeurs dans une usine automobile menacée. Tout un symbole. L'effondrement des marchés financiers a d'abord été une formidable excuse pour l'équipe au pouvoir: si le chômage a repris sa hausse, "c'est la faute à la Bourse". Mais cette semaine, la France comme ses voisins européens a connu le gouffre du krach boursier. Et certains compteurs idéologiques ont dû inévitablement se remettre à zéro. On découvre que des traders acharnés au boulot et des prêteurs sans scrupules ont coulé le système qui les a nourri. Il faut maintenant socialiser leurs pertes, engloutir des milliards d'euros de nos (futurs) impôts pour réparer les bévues bancaires. Les libéraux d'hier sont les premiers à crier au secours de l'Etat aujourd'hui. Pire, la question sociale n'est toujours pas à l'ordre du jour.
76ème semaine de Sarkofrance: qui va siffler la fin de Sarkozy ?
Les Bourses mondiales jouent encore au yoyo avec nos nerfs. Nicolas Sarkozy, président semestriel du Conseil Européen, est parvenu à mettre d'accord ses voisins de la zone euro, puis l'Union Européenne dans son ensemble de dépenser 1 700 milliards d'euros pour sauver le système bancaire d'une crise de confiance. Sarkozy peut surtout remercier le premier ministre britannique Gordon Brown. Ce dernier a convaincu ses homologues de solution à mettre en œuvre : débloquer le crédit interbancaire. En France, certains ont fait beaucoup de vacarme sur une anecdote sportive, celle d'un hymne national sifflé pendant un match amical mardi soir. Une distraction de plus pour éviter de siffler les véritables mauvais joueurs.
77ème semaine de Sarkofrance : 7 jours d'illusion
Le gouvernement prête 10,5 milliards d'euros par l'État français aux 6 principales banques du pays, sans réelles contre-parties de gouvernance. L'examen du projet de budget 2009 révèle que les crédits dévolus au logement social diminuent de 300 millions d'euros. Nouveau discours "national" du président, mais toujours pas de mesures sociales ni de relance. Il a prévu d'investir la somme pharamineuse de ... 175 milliards d'euros, et évacuer d'un revers de main la question de la croissance («0,5% ou 1%, qu'est-ce que ça change pour votre vie quotidienne ?»): création d'un «fond public d'intervention» pour les «entreprises stratégiques» en difficulté, exonération de taxe professionnelle jusqu'en janvier 2010, création d'un poste de médiateur du crédit, remboursement accéléré du crédit impôt recherche. On attend la relance. La vraie.
78ème semaine de Sarkofrance : Sarkozy, la connivence de classe au grand jour
Lundi, un juge, visiblement sans enjeu de carrière, a débouté le Président de sa plainte contre la poupée vaudou à son effigie. Mardi à Réthel, Nicolas Sarkozy a justifié son sauvetage des banques. L'assistance était docile, les manifestants tenus à l'écart: "L'argent des banques, c'est le vôtre !"
En fait, il n'a pas injecté 380 milliards d'euros dans le système financier français. Il a juste promis une garantie gigantesque. Coté social, Sarkozy a même annoncé vouloir simplifier les conditions de CDD et étendre l'application des contrats de transition professionnelle. La crise aidant, la droite redécouvre les vertus des emplois aidés et du traitement social du chômage. Les mesures de droite ne seraient-elles donc valables qu'en période de croissance des richesses ?
79ème semaine de Sarkofrance: rêve américain contre cauchemar français
Hortefeux a convié ses homologues européens ... à Vichy pour parler immigration. Nos regards étaient ailleurs. En Amérique, Barack Obama a été finalement été élu 44ème président des Etats-Unis. Le contraste avec la France, président compris, est saisissant. En France, Nicolas Sarkozy n'a eu de cesse que de chercher des boucs-émissaires aux difficultés du pays, des chômeurs qui ne trouvent pas assez vite un boulot, les seniors en pré-retraite, les traders, les malades qui coûtent trop cher, les criminels et la petite "racaille." Cliver la société française en permanence est la quintessence du Sarkozysme politique. Obama lui n’a promis aucune “rupture“. Il a promis un rassemblement, un dépassement. Il a tenu un discours adulte à un électorat qui ne l’est pas toujours.
80ème semaine de Sarkofrance: agitation "technique" d'un président
Le 11 novembre, Nicolas Sarkozy a félicité les mutins de la Grande Guerre, maintenant que tous les poilus sont morts. Le 12 novembre, Sarkozy s'est félicité de la célérité de sa Direction du renseignement intérieur qui a arrêté de dangereux anarchistes qui menaçaient de faire sauter nos rails. Mercredi, Sarkozy. Le 13 novembre, il a agacé Georges W. Bush (qui s'en plaindra ?) mais aussi amusé la galerie américaine. Le 14 novembre, il voulait réconcilier l'Union Européenne avec la ... Russie en oubliant la Géorgie. Le 15 novembre, il tient "son" G20, sans Obama, avec un Bush réticent. Il lui faut une apparition médiatique par jour. C'est la technique du chef !
81ème semaine de Sarkofrance : Sarkozy vainqueur par abstention
Le Congrès de Reims du Parti Socialiste est l'occasion de relever que le monarque a beau être agité, inefficace, maladroit, nerveux, paranoïaque, inculte voire incompétent, il n'a pas de concurrent sérieux dans l'opposition. La crise mondiale aidant, Sarkozy a gagné un sursis. Eric Woerth peut annoncer un déficit qui dérape à 51 milliards. On attend toujours un plan de relance. Les appels à la grève sont nombreux et touchent coup sur coup les secteurs du transport aérien puis ferroviaire, l'éducation nationale puis les urgentistes la semaine prochaine.
82ème semaine de Sarkofrance : et Sarkozy abandonna le Travail
Nicolas Sarkozy a abandonné la promesse centrale de sa campagne électorale de 2007 : la priorité au travail. Face à la crise, le monarque n'aidera que les employeurs et le capital. Exit le travail et les travailleurs ! Jeudi 26 novembre, il a dévoilé son plan: 26 milliards d'euros dont 15,5 milliards de dépenses supplémentaires en 2009. On trouve de tout, mais très peu pour les plus fragiles : remboursement par l'Etat de ses créances sur les entreprises; exonération de charges patronales pour les embauches; prime de 200 euros aux bénéficiaires potentiels du RSA versées à la fin mars 2009; extension du prêt à taux zéro; Sarkozette automobile ; baisses de TVA ciblées ; et surtout une accélération d'investissements publics comme la rénovation de prisons, d'hôpitaux et de tribunaux...
Depuis des semaines donc, le Monarque répète jusqu'à l'écœurement la même rengaine: "on est passé à deux doigts de la catastrophe du siècle." Pour le 6ème mois consécutif, le chômage s'aggrave. Nicolas Sarkozy veut vous/nous faire croire que la "Grande Crise de Septembre" en est l'unique responsable. On se demande pourquoi personne ne constate que la défiscalisation des heures supplémentaires a détruit l'emploi intérimaire un trimestre à peine après sa mise en œuvre.
83ème semaine de Sarkofrance: "Yes, we're fucked."
Nicolas Sarkozy a annoncé, ou fait annoncer, une réforme par jour. Un programme que se résume simplement : alimenter la psychose sécuritaire pour faire oublier la précarité. Lundi, le député-lobbyiste Frédéric Lefebvre a d'abord ressorti une vieille rengaine : il faudrait détecter les comportements violents chez l'enfant ... dès la garderie. Mardi, devant des médecins et infirmiers médusés, Sarkozy a expliqué comment il comptait "sécuriser" les hôpitaux psychiatriques Mercredi, Rachida Dati recevait les recommandations d'une commission "d'experts" sur la justice des mineurs: sursis réduits, abaissement à 12 ans de l'âge de la responsabilité pénale, autorisation du cumul des peines. Coté social, le chômage "officiel" augmente de 40 000 demandeurs par mois. Et le RSA n'entrera en vigueur... qu'en juillet 2009 ! Mercredi, Nicolas Sarkozy a octroyé 160 millions d'euros pour les sans-abris. On apprend aussi que le déficit budgétaire dérapera de 15 milliards de plus dès l'an prochain, à 70 milliards d'euros.
84ème semaine de Sarkofrance: le petit Nicolas était contrarié
Notre président a commencé cette semaine boudeur, agacé, voire énervé. Il avait pourtant (enfin) rencontré le Dalaï-Lama le week-end dernier : mais l'ennemi est à l'intérieur. Les gaffes gouvernementales perdurent. Xavier Darcos s'est aliéné la quasi-totalité du corps enseignant. Rachida Dati s'est fait redressée par Fillon sur l'abaissement à 12 ans de la minorité pénale. Rama Yade refuse de participer aux élections européennes pour l'UMP. La fronde parlementaire énerve: un député a déposé un amendement de défiscalisation partielle des pertes en bourse, et c'est la bronca même à droite ! Et le harcèlement législatif de la gauche plombe les débats. La loi sur le travail du dimanche doit être repoussée... Heureusement, le soulagement est venu vendredi, avec un accord européen bancal sur la réforme des institutions, le plan climat-énergie et la relance économique. On oublierait presque que 3 922 400 chômeurs étaient inscrits à l'ANPE à la fin du mois d'octobre.
85ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy recule devant la menace
Lundi, on rassure le secteur automobile; mardi, on fait son bilan européen et le zélé Darcos lance sa réforme des classes de seconde ; mercredi, on avait planifié une belle distraction pour calmer les banlieues "plan diversité"; jeudi, on vote le travail le dimanche; et vendredi, on adopte le plan de relance. Mais la machine s'est grippée. Des émeutes en Grèce, un ministre désavoué, une "pression de la rue", et voici une réforme reportée d'un an, quelques heures avant sa présentation officielle. Pour la première fois depuis mai 2007, Nicolas Sarkozy a reculé devant la menace. Vendredi, l'INSEE a confirmé que la France est en récession.
86ème semaine de Sarkofrance: l'abécédaire des promesses non tenues par Sarkozy
La fin de l'année approche. Les sujets n'ont pas manqué pour justifier le volontarisme du Monarque. Mais le divorce avec les Français semble consommé : au-delà de ses agapes amoureuses et dérapages "Bling Bling", Nicolas Sarkozy paye d'avoir trahi certaines promesses: allocations familiales en baisse, banlieues abandonnées, chômage qui explose, croissance oubliée, déficits publics, droits de l'homme ridiculisés, environnement négligé, franchises médicales, gouvernement plétorique, police de quartier, pouvoir d'achat en berne, retraites en faillite, sans-abris qui meurent de froid, seniors sacrifiés, "travailler plus pour gagner plus". L'abécédaire est cruel.
87ème semaine de Sarkofrance : les paris risqués de Sarkozy
Nicolas Sarkozy ne change pas. Ses vœux du 31 décembre supposés généreux, furent pollués de quelques 23 "je" : "J’ai promis", "Les initiatives que j’ai prises", "je vous ai toujours dit la vérité et j’ai agi", "Je suis plus décidé que jamais", "j’ai voulu", etc. Il veut réorganiser l'UMP et débute 2009 avec une relance jugée incertaine, des comptes plombés par son obstination sur ses nombreuses défiscalisations. Le slogan anachronique du "Travailler plus pour gagner plus" a un prix que nous payons aujourd'hui : la destruction de l'emploi intérimaire et des CDD, rendus inutiles par la loi TEPA. Voici 64 000 chômeurs de plus en novembre, alors que la récession ne fait que démarrer...
88ème semaine de Sarkofrance : le retour du vacarme sarkozyen
Sarkozy s'échappe au Proche Orient, où il va stigmatiser le Hamas au moment même où les chars israéliens entraient dans la bande de Gaza, En France, il désigne Xavier Bertrand à la tête de l'UMP, et promeut le félon Eric Besson à l'Identité Nationale, en remplacement de Brice Hortefeux qui accapare les Affaires Sociales. Il lâche aussi une annonce qui fait du "bruit", la suppression du juge d'instruction. Ses proches dérapent. Le ministre du Budget Woerth garantit que les dépenses sont parfaitement maîtrisées ... à 80 milliards d'euros près. La ministre Lagarde se réjouit de l'arrivée du froid pour stimuler les soldes de pulls et de manteaux. On a aussi appris que les postes ouverts au recrutement d'instituteurs/trices en 2009 seront réduit de 3 000 par rapport à 2008. Woerth avait certes expliqué qu' "il y a une fonction publique qui est trop nombreuse"...
89ème semaine de Sarkofrance : janvier, c'est le temps des cadeaux et des bilans
Nicolas Sarkozy a présenté ses vœux d'omni-président un peu partout en France. De Paris à Saint-Lô, de Nîmes à Orléans ou Vesoul, l'ancien "député fainéant" s'est démultiplié sur les écrans des chaînes d'information pour distribuer cadeaux et remontrances. Lundi, il s'en est pris au personnel enseignant, dont les syndicats avaient boudé sa cérémonie de vœux à Saint-Lô. Il les a traité d'immobiles, et a rappeler quelques statistiques approximatives. Jeudi, il a tancé banquiers, patrons et syndicalistes de Sud-Rail. Les banquiers ont intérêt à limiter leurs bonus et dividendes, a prévenu le président. Le plan de relance, à défaut de "relancer" l'économie, sert à quelque chose: distribuer des cadeaux inattendus, et le faire savoir aux clientèles concernées. Voici donc 100 millions d'euros (et un conseil contesté) pour le patrimoine culturel, 100 millions d’euros pour la police et la gendarmerie; et 80 millions pour la rénovation des prisons.
90ème semaine de Sarkofrance : notre président déboussolé face à Obama
L'intronisation de Barack Obama mardi 20 janvier a éclipsé l'actualité présidentielle en France l'espace d'une journée. jaloux, Sarkozy a lâché: "On a hâte qu'il se mette au travail et qu'on change le monde avec lui." L'exemple américain est pourtant édifiant: gel des salaires de son équipe, plan de relance, suppression de Guantanamo. Obama n'a pas attendu son entrée en fonction pour commencer à travailler.
91ème semaine de Sarkofrance : la nouvelle imposture sociale de Sarkozy
Jeudi, plus de deux millions de personnes ont manifesté contre le cauchemar français. Le ras-le-bol social et politique est général. Le pouvoir en place a fait le dos rond, mais sans montrer une quelconque écoute. Nicolas Sarkozy est devenu le bouc-émissaire d'une France écœurée. On attendait l'abandon de réformes inutiles, contre-productives (la défiscalisation des heures supplémentaires) ou injustes (le bouclier fiscal à 50%), et un vrai plan de relance. Quand le Figaro dévoile la liste des fameux 1000 chantiers du plan, on tombe de sa chaise: Certains projets relèvent de la mise aux normes de sécurité de certains hôpitaux, des voies ferrées ou de certains équipements routiers, ou de la rénovation des tribuaux et des prisons!
92ème semaine de Sarkofrance : Sarko reste hors sujet
Jeudi, Nicolas Sarkozy s'est exprimé à la télévision. Il "écoute", mais il ne répond pas à la contestation. Devant des journalistes choisis, il ouvre des pistes, mais ne propose aucune décision, en préférant laisser "une place au dialogue" lors de sa prochaine réunion avec les partenaires sociaux le 18 février. Il enfume son assistance avec le soit-disant reversement des intérêts payés par les banques à l'Etat à la politique sociale, fâche les Anglais en critiquant Gordon Brown, et personne ne relève sa bourde sur la suppression de la taxe professionnelle (28 milliards d'euros par an, et non 8). Il soutient aussi Bernard Kouchner, mis en cause par une enquête de Pierre Péan.
93ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy doit solder ses frigidaires
Ségolène Royal a eu cette formule qui claque : "Nicolas Sarkozy vendrait des frigidaires aux esquimaux." Cette semaine, le chef de l'Etat préféra fuir à l'étranger et abandonner son gouvernement en rase campagne plutôt que d'affronter la grogne généralisée qui frappe la Sarkofrance. Il part au Proche Orient, histoire de prendre un peu de recul. Bachelot présente sa réforme de l'hopital. Besson promet de récompenser les dénonciations de passeurs. Christine Lagarde avoue que la récession serait d'au moins 1% en 2009. Yves Jego a dû se réfugier en France, abandonnant la négociation en Outre-Mer à deux médiateurs imposés.
94ème semaine de Sarkofrance: Sarkozy a mis un genou à terre
Retranché dans son palais, son avion ou des salles de province surprotégées, Nicolas Sarkozy a mis un genou à terre. Ses ministres cèdent: Pécresse a annoncé «un nouveau texte dans les semaines qui viennent» sur le statut des enseignants-chercheurs. Brice Hortefeux a garanti au Planning Familial le maintien de ses crédits jusqu'en 2011. Le 18 février, Sarkozy lui-même a lâché 2,6 milliards d'euros de mesures sociales, une "micro-relance" : suppression des deux tiers restants de l'impôt sur le revenu restant à acquitter pour 4 millions de foyers, crédit d'impôt pour 2 millions d'autres, 300 millions d'euros de bons d'achats de services à domicile . Le lendemain, il promet des Etats Généraux de l'Outre Mer, pour calmer deux mois de grève générale en Guadeloupe puis en Martinique.
95ème semaine de Sarkofrance: qui va désactiver le président "pop up" ?
Comme ces petites "fenêtres surgissantes" du Web appelées pop-up, le chef de l'Etat s'agite pour divertir. Cette fois-ci, il laisse fuiter dans la presse son projet de réforme de l'organisation territoriale du pays. Les oppositions de tous bords se mobilisent, des sites fleurissent, des pétitions circulent. Jean-Louis Borloo lance un "Grenelle de la Mer". Sarkozy visite le Salon de l'Agriculture au pas de charge, et entouré de quelques milliers de policiers et gardes du corps. Puis il déjeune avec 11 enseignants triés sur le volet. La nomination de François Pérol, son conseiller économique, à la tête des banques populaires et des Caisses d'Epargne, fait débat: l'Elysée a menti. La Commission de déontologie n'a pas été consultée.
96ème semaine de Sarkofrance : la "positive attitude" de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy s'est agacé du pessimisme ambiant. Il a demandé à ses ministres de "p-o-s-i-t-i-v-e-r". Il veut taire les voix discordantes au sein de son équipe gouvernementale, et que chacun multiplie sourires et bonnes nouvelles. Exercice difficile. Lundi, on est frappé par l'ampleur du déficit annoncé par Fillon: 104 milliards d'euros en 2009, c'est-à-dire une réévaluation à la hausse de plus de 50 milliards d'euros. Pourtant, où est la relance ?
97ème semaine de Sarkofrance : la droite recomplexée
Où est passée cette droite qui nous assénait qu'il fallait travailler plus, s'enrichir plus, expulser plus, punir plus ? Elle a disparu. Sarkozy le premier n'assume plus son "bling bling". En déplacement officiel au Mexique, il s'est fait invité trois jours avec Carla dans une villa de luxe, trois jours qui ont coûté une quarantaine de smic mensuels. En France, Eric Besson est empêtré dans ses discours contredit par les faits en matière d'aide aux sans-papiers : décourager les témoins et les "aidants", traquer les clandestins, la politique d'immigration reste inchangée. Coté emploi, la crise s'aggrave. Mardi, l'UNEDIC a aggravé ses prévisions en réévaluant à 454 000 le nombre de demandeurs d'emplois (de catégorie 1) supplémentaires cette année.
98ème semaine de Sarkofrance : Sarkozy, le bouclier des riches
Chassant provisoirement la polémique sur l'insuffisance manifeste du plan de relance français, le sujet fiscal est enfin venu au centre des débats. Quelques députés UMP ont cru bon de critiquer le bouclier fiscal. L'an dernier, 834 d'entre eux se sont partagé 307 millions d'euros, les deux tiers du coût du bouclier. Second débat, le gouvernement s'entête sur la défiscalisation des heures supplémentaires. Des économistes critiquent cette mesure qui permet aux entreprises de faire travailler davantage les salariés survivant aux multiples réductions de personnel. Pour divertir l'attention, Sarkozy a sorti sa parade habituelle : la rengaine sécuritaire. Il annonce son projet d'interdire les "bandes". Les Français ne sont pas dupes. Le 19 mars, la contestation s'était déplacée dans les rues et les grèves. Trois millions de personnes.
99ème semaine de Sarkofrance: "le mauvais gars, au mauvais endroit"
De mémoire de générations, la crise actuelle est "hors normes". On s'attend à 1 million de chômeurs supplémentaires cette année. Séquestrations de dirigeants, manifestations, chahut social, les tensions sont extrêmes. Les schémas du passé sont disqualifiés. Mais Sarkozy tient bon sur ses vieux slogans: moraliser le capitalisme et soutenir l'investissement. Bizarrement, le chantre de la rupture est incapable de penser au modèle de la France d'après. Le débat sur les inégalités n'aura pas lieu. PDG de l'entreprise France, Sarkozy n'est d'ailleurs pas le meilleur des modèles : salaire augmenté, nouvel avion, vacances à répétition, virées nocturnes.
100ème semaine de Sarkofrance : Sarko le caïd
Nicolas Sarkozy affiche son volontarisme à l'étranger. Au G20 à Londres, puis au sommet de l'OTAN à Strasbourg, il retrouvait enfin un rôle à sa mesure. Pourquoi faut-il qu'il caricature le débat, et exagère ses colères ? Sans doute pour cacher son désarroi. On veut nous faire croire que le G20 a mis un terme à l'évasion fiscale et a trouvé une réponse commune à la crise économique : c'est simplement faux. Il n'y a aucun plan coordonné, aucune mesure de rétorsion concertée contre la fraude fiscale, et la liste des paradis fiscaux est ridiculement étroite. En France, la justice refusait de poursuivre les dirigeants africains suspectés de détournements de fonds... Sarkozy, moralisateur de pacotille ?
101ème semaine de Sarkofrance : Président fatigué cherche repos
Le monarque s'est réfugié dans la résidence de sa belle, au Cap Nègre. Il ne revient que 36 heures, en milieu de semaine. Il a laissé ses portes-flingues s'étrangler de rage contre Ségolène Royal. A Dakar, l'ex-candidate socialiste est allée demander pardon pour le discours colonialiste raté de Nicolas Sarkozy de juillet 2007. La Sarkofrance perd-elle pied ? Contre l'avis du gouvernement, le parlement a durci le "petit décret" contre les bonus des patrons des secteurs bancaires et automobile, en élargissant ces restrictions à tous les sous-traitants de l'automobile et aux entreprises aidées par le Fonds stratégique d'investissement. Coté immigration, Eric Besson s'enferme dans ses mensonges sur le délit de solidarité. A l'Assemblée, le projet Hadopi de lutte contre le téléchargement illégal échoue pour cause d'absentéisme...
102ème semaine de Sarkofrance : Sarkozy pédale mais n'avance plus
Encore une semaine de semi-congé pour le président. C'est Pâques. Il enguirlande ses ministres qui s'épanchent d'ambitions personnelles dans les médias. Et provoque une belle polémique à l'étranger en prononçant des propos peu amènes contre Zapatero, Obama et Merkel. Alliot-Marie nous vend un décret anti-cagoule, et Bachelot prépare de nouvelles sanctions "planchers" contre les fraudeurs à la Sécu. En Sarkofrance, quand on n'a pas d'idée, on se moque et on réprime.
103ème semaine de Sarkofrance: Sarcoïdose
Quelques jours avant de célébrer son deuxième anniversaire à l'Elysée, Sarkozy part à Nice, expliquer qu'il va faire la guerre aux "bandes" et aux "cagoules". Qui rappelera son échec contre la délinquance violente, en constante augmentation depuis 2002 ? Son fidèle Eric Besson s'en va à Calais. Trois jours avant, il annonce la réforme des naturalisations (il parait qu'il veut les accélérer...), puis cautionne une rafle de 200 sans-papier dans la "jungle" de Calais 48 heures avant sa visite (tous, sauf 9, sont relachés le lendemain). Vendredi, Sarkozy "lâche" 1,3 milliards d'euros pour sauver 500 000 jeunes du chômage cette année en subventionner leurs embauches. Ces mesures ne corrigent pas leur précarité. Trimer pour bosser reste le meilleur moyen pour discipliner leur ardeur avant d'entrer dans la vie active.
104ème semaine de Sarkofrance: une France glamour, vulgaire et sourde
Nicolas et Carla s'en vont en Espagne deux jours, entourés de journalistes "people" choisis par l'Elysée. Un bel exercice de glamour pour cacher la vulgarité croissante en Sarkofrance, les calomnies et les insultes. En près de 2 ans de présidence, Nicolas Sarkozy a popularisé la vulgarité aux sommets de l'Etat: ses proches usent de violence verbales inouïes; le président ne peut s'empêcher de se moquer, quand lui-même ne supporte pas la dérision à son encontre; ses ministres stigmatisent et caricaturent l'opposition. Eric Besson, lui, dévoile son jeu le gouvernement entend bien poursuivre, décourager et condamner les bénévoles d'organismes humanitaires.
Ami Sarkozyste, où es-tu ?
BEST OF SARKOZY : 2007 - 2009
par politistution