Le très vieux whisky séduit des amateurs capables de débourser des dizaines de milliers d’euros pour une bouteille du précieux liquide. Des buveurs fortunés sont régulièrement floués par des vendeurs véreux qui font passer des bouteilles âgées de quelques années pour des centenaires.
Les chercheurs du Radiocarbon accelerator unit d’Oxford, en Grande-Bretagne, ont volé au secours de ces amateurs abusés, avec l’aide d’alliées incongrues : les bombes atomiques britanniques testées dans les années 1960.
Ces essais atmosphériques, interdits depuis, ont laissé leur marque dans le vivant en augmentant de manière significative les taux d’un isotope du carbone, le carbone 14.
Comme toutes les matière vivantes, l’orge distillée en whisky a absorbé du carbone : du carbone 12 “ordinaire” et une faible proportion de ses isotopes 13 et 14. C’est l’étude des proportions respectives de carbone 14 et de carbone 12 et 13 qui permet aux archéologues de dater les vieux objets faits de matière organique. Au fil du temps, le carbone 14 se désintègre selon une loi connue. Donc, plus la proportion de l’isotope 14 est faible, plus l’objet est vieux.
Si l’orge qui a été distillée a poussé après les essais nucléaires, ce taux de carbone 14 sera anormalement élevé. Cité par The Telegraph, le directeur du laboratoire d’Oxford Tom Highman parle d’une “signature” spécifique de la deuxième moitié du XXe siècle.
Ceci permet donc de déterminer avec certitude si une bouteille de whisky est antérieure ou postérieure aux bombes atomiques anglaises, et de déceler les faux. Faux qui seraient “plus nombreux” que les vraies vieilles bouteilles testées par le laboratoire du docteur Highman.
Photo : Hans s