Vous êtes-vous déjà demandé ce que signifiait le terme de « politicien » ? M'en vais vous l'expliquer. A l'origine, le poste de politicien fut créé par Nécessité. Henri Nécessité, si
mes souvenirs sont exacts. Henri était un fameux industriel qui avait beaucoup souffert de la fin de la seconde guerre mondiale. Son activité, intimement liée aux métiers du rail, avait connu une
importante expansion pendant la période nazi, tandis que le coût de la main d'oeuvre s'était complètement effondré, à un tel point que les employés en étaient venus à payer leur patron pour
pouvoir continuer à travailler, et éviter ainsi d'être déportés en Allemagne dans des wagons qu'ils avaient eux-même construits. C'est qu'Henri, friand d'ironie du sort et d'humour noir, avait
décidé de n'employer que des juifs. Mais plus tard, du jour au lendemain, dès que l'armistice fut signée, les employés d'Henri désertèrent, et les commandes de l'état fondirent. Il lui fallut
alors trouver un moyen de préserver son patrimoine. L'idée lui vint de se poser en victime de la conjoncture et de demander une aide de l'état, qui ne lui fut pas accordée. Mais, persévérant,
Henri trouva bientôt la solution : changer l'état. Pour cela, il étudia les hommes politiques, et comprit que leur érudition n'était pas plus responsable de leur situation que leur charisme et
leur fourberie. Il choisit donc un beau parleur intéressé dans une carrière politique, avec lequel il partagea une partie de sa fortune. L'homme irait loin avec tout cet argent, et serait
néanmoins redevable à Henri. Lorsque ses fonctions le lui permettront, Henri pourra lui demander de lui renvoyer l'ascenseur. De cette manière, il parvint à convertir une généreuse donation de
quelques dizaines de milliers de francs anciens en une rente à vie sous forme d'aide de l'état mensuelle. Et, non content d'avoir tant obtenu, Henri réitéra l'opération, une fois, deux fois,
créant chaque fois une nouvelle entreprise en difficulté dans un secteur déjà en crise, afin d'obtenir une nouvelle subvention. Son cirque continua jusqu'à ce qu'il en prit l'habitude, allant
jusqu'à surnommer le gouvernement « ma horde », comparant ainsi chaque élu à un chien de plus dans son chenil. Mais un chien poli, attention, pas le genre à vous faire partout sur le
tapis. Un chien qui sourit au prolétaire, lui sert la main et prend sa voix, et continue pourtant de servir son maître secrètement. Lorsque le peuple, bien trop tard, se rendit compte de la
supercherie, il continua de voter pour le sourire le plus blanc mais se vengea violemment en appelant ces braves hommes « les polis p'tits chiens ».
Je ne vois pas d'autre explication.
Désolé.