Le président français Nicolas Sarkozy a proposé au gouvernement allemand d'ouvrir des discussions sur la manière d'associer l'Allemagne à l'arsenal nucléaire français, affirme l'hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître lundi. La chancelière Angela Merkel et le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier ont toutefois "refusé d'une même voix" cette offre faite lundi, au déjeuner de la rencontre franco-allemande de Meseberg (près de Berlin), ajoute le magazine, selon une dépèche AFP
M. Sarkozy a argué que "la force de frappe" française protégeait aussi l'Allemagne, voisine directe de la France, et que le gouvernement allemand devait pour cette raison réfléchir à y être associé, selon Der Spiegel.M. Steinmeier a rétorqué que l'Allemagne n'avait pas pour objectif d'avoir l'arme nucléaire et qu'elle avait pour cette raison adhéré en 1975 au Traité de non prolifération" (TNP), ajoute le journal, selon qui Mme Merkel a "abondé" dans ce sens.
En janvier 2006, Jacques Chirac, alors président français, avait étendu la menace de frappes à des Etats pratiquant le terrorisme. Angela Merkel avait estimé qu'il n'y avait "aucune matière à critique" dans cette nouvelle doctrine française, malgré les vives critiques que cette annonce avait suscitées en Allemagne, dans le contexte de crise sur le dossier du nucléaire iranien.
Commentaire RELATIO: Dommage que cette information ne sorte que par une indiscrétion de presse. Voilà un sujet (il en est d'autres) où Sarkozy a raison sur le fond, mais tort dans les formes. Il devrait savior à quel point le nucléaire pose philosophiquement problèmes en Allemagne. il est possible qu'il ait "rendu service" à Mme merkel en évoquant publiquement le nucléaire civil dans le contexte de la quête d'une politique énergétique européenne. Mais en parlant aussi, en la même occasion, du nucléaire militaire, il ne touche pas à un tabou (mot fétiche en Sarkoland actuellement!):il joue les provocateurs! Ce type de gesticulation ne contribue pas à renforcer sa crédibilité internationale, quoi qu'il en dise. Dommage!