Pour Les filles d'Allah, et l'introduction de Mahomet en personnage de roman, Nedim Gürsel risque de 1 à 3 ans de prison. Son procès qui se tient au tribunal d'Istanbul a débuté aujourd'hui.
Depuis mars 2008, à sa parution, le roman met en rogne les intégristes, qui ont plusieurs fois tenté des actions en justice contre l'écrivain. Une situation qui est vraiment en défaveur du pays, estime-t-il, expliquant que « ce procès tombe très mal, car tout le monde pensait que la Turquie avait progressé en matière de liberté d'expression ».
Conformément à l'article 216-1 du Code pénal, l'auteur est jugé pour « incitation à la haine raciale, de classe sociale, religieuse, confessionnelle ou régionale ». Absent durant cette première journée, son avocate, Me Sehnaz Yüze explique que les autorités redoutaient des incidents à la fin de la journée. Cependant, Nedim a déjà opéré sa déposition.
Une première intervention a vu un quidam affirmer qu'il avait été choqué et offensé à cause des « mots insultants à l'égard du Prophète et du Coran ». Et Ali Emre Bukagili, qui fait partie de la communauté religieuse d'Adnan Oktar, célèbre pour ses positions tranchées, et ses thèses créationnistes, ajoutera hors scène : « La liberté d'expression à des limites. »
On ne peut que lui retourner le compliment.
Pour le procureur, seul l'acquittement est possible, attendu qu'aucun danger « proche et évident pour l'ordre public » ne menace, et qu'il s'agit d'un impératif pour que l'article 216 soit opérationnel. Pour Nedim, « la liberté de porter un regard critique sur les religions » est un droit essentiel, d'autant qu'il affirme « respecter la foi et les croyants ».
La suite se déroulera le 26 mai.