Saberi : un procès en appel et une bonne dose d'intrigue.

Publié le 05 mai 2009 par Delphineminoui1974

   (Photo AFP : Grève de la faim à New York)

Le procès en appel de Roxana Saberi se tiendra la semaine prochaine (c'est-à-dire la semaine qui commence samedi en Iran). C'est ce qu'a annoncé, ce matin, le pouvoir judiciaire iranien.


Arrêtée à la fin du mois de janvier dans des conditions qui restent obscures, la journaliste irano-américaine a été condamnée début avril à huit ans de prison pour espionnage au profit des Etats-Unis.


La lourdeur de sa peine a aussitôt suscité de nombreuses réactions à travers le monde. Depuis sa condamnation, les autorités américaines, et notamment le président Barack Obama, ont multiplié les appels à la libération de la journaliste, alors que sa détention coïncidait avec une offre de dialogue de Washington envers Téhéran.

 Après Paris, des membres de Reporters Sans Frontières ont commencé dimanche une grève de la faim devant le siège des Nations unies, à New York, pour exiger la libération de la reporter.

Selon de nombreux observateurs, Roxana ferait les frais d'une lutte de pouvoir entre factions politiques rivales, dont certaines seraient prêtes à tout faire pour empêcher un rapprochement  avec l'Amérique.

Mais comme nous l'avons précédemment mentionné dans ce blog, il y a mille et une autres raisons qui peuvent expliquer sa détention. 

Pour l'heure, en l'absence de réelle transparence, le cas « Roxana Saberi » reste entouré d'un halo de mystère, qui alimente les rumeurs ... et qui contient tous les ingrédients d'une véritable intrigue, comme le remarque un article du Los Angeles Times.

D'un côté, le père de la jeune femme annonce qu'elle a arrêté de se nourrir, par protestation. Selon Reporters sans Frontières, elle aurait même été brièvement hospitalisée après avoir intensifié son jeûne. De l'autre, le porte-parole du pouvoir judiciaire nie cette information, en confirmant qu'elle est en bonne santé, et en dénonçant « toute forme d'ingérence dans le processus judiciaire ».

D'un côté, le petit ami de la journaliste, qui n'est autre que le cinéaste Bahman Ghobadi, déclarait récemment, dans une lettre ouverte qui a fait le tour de la presse, qu'il se sentait responsable de son arrestation. Elle voulait partir d'Iran, dit-il, mais il l'avait supplié d'y rester et de travailler avec elle sur son prochain film « Personne ne connaît le chat persan », qui sera bientôt présenté à Cannes. De l'autre, les parents de Roxana l'accusent de faire de la récupération pour la promotion de son long métrage. « Notre objectif, c'est la libération de notre fille... Nous ne permettrons à personne de tirer profit de notre fille », déclare le père au quotidien américain...


D'un côté, les proches de Roxana se rappellent une journaliste timide, consciencieuse, et travailleuse, profondément attachée à l'Iran. De l'autre, les accusations qui pèsent sur Roxana font d'elle une « James Bond woman », sans foi ni loi.

Qui dit vrai ? Qui dit faux ?


Roxana travaillait sur un livre avant d'être arrêtée. « On peut imaginer que de nouveaux chapitres y seront ajoutés », note l'article du LA Times.